(BFM Bourse) - Le groupe de restauration collective a dévoilé une croissance décevante au premier semestre de son exercice 2024-2045, mais elle s'est accompagnée d'une amélioration franche de sa rentabilité. Elior connaît une forte volatilité en Bourse après cette publication.
En raison de son flottant limité, Elior reste une action très volatile et ses cours ont parfois tendance à réagir fortement à ses publications. C'est encore le cas ce jeudi 22 mai.
En progression à l'ouverture, le titre du groupe de restauration collective s'est ensuite retourné à la baisse, pour ensuite accélérer à la hausse et gagner 7,5% vers 10h30. Il affiche de loin la plus forte hausse du SBF 120, après qu'Elior a publié les résultats du premier semestre 2024-2025, clos fin mars dernier.
Sur l'ensemble du premier semestre de l'exercice 2024-2025 de la société, soit d'octobre à mars, Elior a dégagé des revenus de 3,21 milliards d'euros, en hausse de 2,9% sur un an en données publiées, et de 1,5% en données comparables.
Le chiffre d'affaires s'avère donc inférieur aux attentes, Oddo BHF retenait des revenus de 3,265 milliards d'euros et un consensus cité par le bureau d'études 3,261 milliards d'euros.
Elior a dégagé une croissance organique un "peu décevante" (+1,5%), reconnaît aussi TP ICAP Midcap. Selon le bureau d'études, elle s'explique par "une activité Multiservices impactée par une faiblesse du travail temporaire et d’une activité commerciale nette effective qui a amputé -1,9% de croissance en raison d’une poursuite de sorties volontaires en France (-60 points de base) et du fait que le groupe n’ait pas cherché à se battre pour des renouvellements de contrats non profitables en Italie".
TP ICAP Midcap relativise donc la faible croissance semestrielle d'Elior qui est pleinement justifiée par la sélectivité dont fait désormais preuve le groupe lors de ses signatures.
Indicateur clef dans le secteur de la restauration collective, le taux de rétention d'Elior sur ses clients a baissé, à 91% à fin mars contre 91,2% à fin septembre 2024 et 92,3% au 31 mars 2024. Ce qui est toutefois dû à la volonté du groupe de mettre fin à des contrats non rentables, une initiative qui a pesé à hauteur de 0,6 point de pourcentage sur ce taux de rétention.
Une rentabilité au-dessus des attentes
Elior a cependant dévoilé une solide rentabilité sur la période. Le résultat opérationnel retraité de certains éléments (Ebita) a progressé de 33% sur un an pour atteindre 132 millions d'euros, pour une marge correspondante en progression de 90 points de base (0,9 point de pourcentage) à 4,2%. Elior a ainsi fait mieux que les attentes de TP ICAP Midcap qui visait un Ebita de 118 millions d'euros, et du consensus cité par le bureau d'études (121 millions d'euros).
"La progression de la marge fut remarquable et tirée par le bouclage du rattrapage de l’inflation par les prix, les ouvertures nettes et la poursuite de l’intégration du groupe (le groupe évoquant un montant de 40 millions d'euros de synergies en rythme annuel)", remarque Julien Thomas analyste chez TP ICAP Midcap.
Depuis 2023, le président-directeur général Daniel Derichebourg a placé la rentabilité comme la première des priorités pour le groupe de restauration collective. Il a pris une série de mesures visant à recentrer Elior vers des contrats plus rentables.
La société a aussi pris des mesures d'efficacité opérationnelle permises par l'intégration de DMS, la branche multiservices (nettoyage, désinfection) de Derichebourg. Cette activité a été reprise par Elior en avril 2023. En échange de l'apport de DMS au groupe de restauration collective, Derichebourg est monté à environ 48% du capital d'Elior.
Par ailleurs, le levier d'endettement, soit la dette nette rapportée au résultat brut d'exploitation (Ebitda) sur douze mois glissants, s'est inscrit à 3,3 contre 3,8 à fin septembre 2024. La société est ainsi largement sous son "covenant", c'est-à-dire son ratio d'endettement maximal permis par ses créanciers, de 4,5.
Focus sur la rentabilité
En 2024-2025, Elior va privilégier la rentabilité au détriment de la croissance. La direction indique s’attendre pour le second semestre à une croissance similaire à celle enregistrée au premier. Le groupe a ainsi ajusté à la baisse ses attentes, visant une croissance organique comprise entre 1% à 2%, ce qui est bien moins que le précédent objectif (3% à 5%) communiqué par Elior.
La société a en parallèle, légèrement relevé ses perspectives pour l'année en cours visant désormais une marge d'Ebita comprise entre 3,3% et 3,6%, alors qu'elle était initialement attendue "supérieure à 3%".
Le levier d'endettement est toujours attendu à moins de 3,5 à fin septembre 2025, quand le consensus espérait un ratio d'endettement 3,1x. "En raison d’un effort de rattrapage d’investissements, le groupe ne devrait pas générer de cash au second semestre, expliquant pourquoi il vise toujours un levier inférieur à 3,5x en septembre 2025", explique TP ICAP Midcap.
"Cette publication confirme les solides progrès opérationnels d’Elior avec un développement commercial qui devrait être plus soutenu en 2026 (nous retenons déjà une croissance organique de +2,9%), estime pour sa part Oddo BHF.
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