(BFM Bourse) - Les résultats 2008 de Dexia réserve une mauvaise surprise. La perte nette de la banque franco-belge s'est finalement élevée à 3 326 millions d'euros l'année dernière, supérieure aux estimations initiales de 3 milliards d'euros. Une perte nette comptable de 2603 millions d'euros a été enregistrée pour le seul 4ème trimestre.

Par ailleurs - mais cette décision était en revanche largement anticipée -, la direction va proposer de ne pas verser de dividendes au titre de l'exercice 2008, "à titre exceptionnel".

La crise financière a eu un impact pour le moins significatif sur les résultats 2008 de Dexia. Elle s'est traduite en effet par une charge de 5 868 millions d'euros, dont les effets purement liés à la filiale américaine de réhaussement de crédit FSA s'élèvent à 3 139 millions d'euros.

De plus, "face à la dégradation continue du marché immobilier américain et dans le souci de retenir une approche prudente", Dexia indique avoir passer des dépréciations collectives supplémentaires, pour un montant de 300 millions sur le portefeuille RMBS (Residential Mortgage-Backed Security) américain.

Dexia souligne que la crise financière s'est fortement aggravée qu 4ème trimestre. "Le déclin des marchés d'actions s'est accéléré avec une baisse de 19 % de l'Eurostoxx 50 qui a engendré des dépréciations sur les portefeuilles d'investissement du groupe", explique l'établissement.

Concernant sa solbavilité, Dexia fait état d'un ratio des fonds propres de base (Tier 1) de 10,6 % et d'un ratio « core » Tier 1 de 9,6 % à fin 2008. Avec la garantie des États belge et français sur les actifs Financial Products, actuellement en cours de finalisation et d'approbation par la Commission Européenne, le groupe estime que ses ratios de solvabilité "sont à l'abri d'éventuelles pertes supplémentaires de l'activité Financial Products [de FSA]".

"Alors que 2009 connaîtra un ralentissement macroéconomique sans précédent et que les marchés des actions et du crédit resteront très fortement perturbés", Pierre Mariani, administrateur délégué et président du comité de direction de Dexia, affiche une certaine confiance pour l'avenir. "Recentrée sur des métiers de base qui ont prouvé leur résistance, même au plus fort de la crise, et forte du soutien des États belge, français et luxembourgeois, Dexia, grâce à une mobilisation sans faille de toutes ses équipes, est en position de retrouver le chemin de la rentabilité.", affirme en effet le dirigeant.