par Juliette Rouillon
PARIS (Reuters) - Foncière des Régions devrait connaître une progression de son résultat net récurrent au second semestre "un peu moins forte" qu'au premier semestre, en raison de la cession d'une partie de son patrimoine destinée à réduire sa dette, déclare le président du directoire.
"Nous avons eu un résultat en hausse assez sensible, de 8,1%, au premier semestre. Au second semestre, la progression devrait être un peu moins forte du fait des cessions", a déclaré vendredi Christophe Kullmann dans une interview accordée à Reuters.
Le groupe foncier a annoncé un résultat net récurrent de 151,8 millions d'euros au premier semestre, avec un actif net réévalué (ANR) global en retrait de 8% sur six mois.
"Le premier semestre prouve la capacité d'adaptation de Foncière des Régions, car nous sommes capables d'atteindre voire de dépasser nos objectifs en termes de résultats et de cessions, tout en travaillant sur notre structure financière", a-t-il dit.
L'impact dilutif de cessions sur les résultats du groupe est de l'ordre de 5%, compte tenu d'un taux de rendement moyen des cessions de 6,5%, alors que le rendement moyen du patrimoine est de 7%, et d'un taux moyen de la dette de 4,5%, a-t-il précisé.
"L'impact dilutif est de l'ordre de 5% du résultat, en contrepartie d'une structure de bilan plus solide", a-t-il dit.
Dans le cadre de son plan de désendettement, le groupe a cédé 633 millions d'actifs depuis le début de l'année, ayant d'ores et déjà dépassé son objectif annuel de 500 millions, après en avoir vendu 1,9 milliard en 2007 et 2008.
FdR, qui vise à réduire son exposition, encore supérieure à 50%, aux opérateurs télécoms, a notamment revendu des actifs qu'elle louait à France Télécom et quelques actifs de Beni Stabili, rachetée début 2007, à Télécom Italia.
Le groupe a aussi vendu des immeubles de bureaux, des hôtels et "beaucoup de logements en France et en Allemagne".
Ils ont été vendus à des prix inférieurs de 2,9% aux valeurs d'expertise fin 2008, s'est félicité Christophe Kullmann.
PLUS GROS FINANCEMENT DE BUREAUX DE L'ANNÉE
Grâce à ces cessions, la société foncière a pu réduire son endettement de 775 millions d'euros au premier semestre, à 5,56 milliards d'euros. Son ratio dette sur valeur des actifs (LTV) est resté stable à 5,8% du fait du recul des valeurs, mais le coût de sa dette a diminué de 4,88% à 4,49%, a-t-il précisé.
En perspective de nouvelles baisses des prix sur le marché immobilier, le groupe va continuer à "travailler à l'abaissement de sa dette", afin de conserver un ratio LTV inférieur à 60%.
En ce qui concerne sa nouvelle ligne de crédit de 290 millions d'euros, échéance 2015, annoncé ce vendredi pour poursuivre la rénovation de la tour CB21 à La Défense, la banque allemande DekaBank et Société générale ont rejoint le groupe des banques finançant l'opération, a-t-il précisé.
Les banques déjà présentes dans le financement relais étaient Calyon, HSBC et Natixis.
DekaBank, détenue par les landesbank et banques d'épargne, est le plus gros gestionnaire de fonds immobiliers allemand.
"Ce nouveau financement rallonge le profil de notre dette. Nous n'avons plus d'échéances significatives avant 2013", a ajouté le président du directoire.
"Il s'agit du plus gros financement d'un immeuble de bureaux depuis le début de l'année et en plus cela ressemble beaucoup à un financement syndiqué, dont certains ont annoncé la fin", a ajouté Philippe Le Trung, responsable des marchés des capitaux.
Le groupe foncier est arrivé au bout de ses capacités de baisse des coûts engagées dans le cadre de son plan "FdR 2010".
Christophe Kullmann estime que le marché de l'investissement immobilier a touché le fond au premier trimestre 2009 en termes d'activité, tout en prévoyant une dégradation du marché locatif.
"En ce qui concerne le marché locatif, je pense qu'il va rester difficile pendant un certain temps. (...) Le moment de la reprise dépendra de la reprise économique, pas en 2009 et j'espère en 2010", a déclaré Christophe Kullmann.
"En revanche pour l'investissement, je suis de ceux qui croient que l'on a touché le fond. Il y a de l'argent qui revient sur le marché. On devrait avoir une reprise d'activité."
Édité par Jean-Michel Bélot
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