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Clarins : "la volonté de la famille est toujours de rester indépendante"

lundi 6 août 2007 à 11h16
BFM Bourse

(BFM Bourse) - Entretien accordé à La Vie Financière par Olivier Courtin-Clarins, Directeur général de Clarins :

Vous annoncez une chute de 3 points de votre marge d'exploitation pour le premier semestre (11 % en 2006). Que se passe-t-il ?

Face à une concurrence de plus en plus forte, nous avons besoin de renforcer notre positionnement. Je veux pouvoir assurer un avenir à Clarins. Pour reconquérir sur le long terme des parts de marché, nous avons décidé d'accentuer nos dépenses marketing : 2007 et 2008 seront donc deux années de surinvestissement et de transition. En outre, nous rencontrons des difficultés aux Etats-Unis. Cela a un impact négatif sur notre rentabilité, bien que notre activité progresse.

Votre filiale aux Etats-Unis va même tomber dans le rouge...

Aux Etats-Unis, nous n'avons pas atteint notre objectif de chiffre d'affaires. Deux éléments nous pénalisent : un important déstockage dans la chaîne de distribution Macy's et l'insuccès de nouvelles marques prises en distribution. Nos ventes ont chuté de 17,8 % à taux de change constant. Il est à craindre que la crise immobilière actuelle n'affecte les dépenses de consommation. A cela s'ajoute l'effet monétaire : une baisse de 10 % du billet vert ampute nos ventes de 2,5 %. Or un quart de notre activité est facturé en dollars. Enfin, avec l'arrivée d'une nouvelle direction, notre filiale est rentrée dans une phase de restructuration. Du coup, celle-ci sera en pertes cette année. Nous visons le retour aux bénéfices en 2009. Ces difficultés expliquent la moitié de la perte de 3 points de marge au niveau consolidé. Nous étudions toutes les solutions pour redresser cette situation - une association avec des industriels ou des distributeurs, par exemple.

Maintenez-vous votre objectif annuel d'une croissance de 6 % du chiffre d'affaires à taux de change constant ?

Au premier semestre, nos ventes se sont établies à 494,6 millions d'euros, en hausse de 4,2 % et de 6,9 % à taux de change constant - comprenant un effet volume de 3,1 % et un mix produit/prix positif de 3,7 %. La conjoncture est favorable en Europe et en Asie. Grâce à un important programme de lancements au second semestre, notamment dans les soins, nous confirmons notre objectif annuel d'une hausse de 6 % des ventes, ce qui revient à croître deux fois plus vite que le marché.

L'activité du second semestre permettra-t-elle de récupérer des points de marge ?

Les efforts d'investissement vont durer plusieurs mois. Par ailleurs, l'évolution des ventes par divisions est moins favorable au niveau du mix que l'an dernier. Nous enregistrons en effet cette année une forte croissance dans le maquillage, moins rentable que les produits de soins. Sans oublier les effets monétaires. Au premier semestre, l'effet global de change sur le chiffre d'affaires a été négatif de 2,7 %. Sur la base d'un euro à 1,375 dollar, nous estimons cet impact à - 3,3 % pour l'année. Il sera en partie compensé par des hausses de prix, de 2 à 3 % en septembre, après une augmentation de 1,9 % en début d'année. Mais notre marge d'exploitation va reculer. Ce recul sera temporaire. Notre objectif est de revenir à une marge de 12 %. Un groupe familial comme le nôtre est attentif à préserver sa rentabilité.

Clarins souffrirait-il de sa taille ?

Dans le domaine des produits de soins, la question ne se pose pas. Nous sommes leader en Europe, numéro quatre aux Etats-Unis et nous détenons de belles positions dans les différents pays asiatiques. Nous avons d'importants développements en Amérique latine et en Europe de l'Est. De même, dans les parfums, notre place est prépondérante en Europe. En revanche, Clarins n'a pas la taille critique aux Etats-Unis. Notre volonté est de résolument concrétiser des acquisitions.

Pourtant, en matière d'acquisitions, on ne voit toujours rien venir...

Les cibles sont rares et chères. Nous avons étudié de nombreux dossiers, mais aucune de ces sociétés ne méritait d'être payée 3,5 à 4 fois son chiffre d'affaires. Même si nous disposons de 800 millions d'euros de capacité d'investissement, nous ne voulons pas déséquilibrer nos ratios et faire n'importe quoi.

D'aucuns estiment que, sans acquisitions, Clarins n'a pas de moteur de croissance...

Dites-moi quelle marque de beauté dégage une croissance aussi forte que Clarins ! Notre activité de soins a progressé de 11 % l'an dernier. Au premier semestre, elle a augmenté de 6,2 % à taux de change constant. Et nous disposons d'un important potentiel. Nous ne réalisons que 0,3 % de notre chiffre d'affaires en Europe de l'Est et 1 % en Amérique latine. Nous avons créé en 2005 une filiale en Russie qui devrait dépasser 20 millions d'euros de ventes cette année. Ensuite, nous allons ajouter cinq marques à notre portefeuille : les licences de parfums Porsche Design et David Yurman (fragrances qui seront lancées en 2008), la marque de produits de soins Kibio (dans laquelle nous avons une participation de 10 % et détenons des obligations convertibles qui la porteraient à 60 %), une nouvelle marque de soins haut de gamme, My Blend, lancée aux Etats-Unis à la rentrée, et nous allons créer pour 2009 une marque destinée aux pharmacies.

Les rumeurs d'une vente du groupe se multiplient...

Nous avons toujours été approchés par des industriels du secteur et par les plus grands fonds d'investissement mondiaux qui nous ont fait de très belles offres. Mais la volonté de la famille est toujours de rester indépendante.

Propos recueillis par Annie Courty

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