Par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - La famille Courtin, qui contrôle le groupe Clarins, veut racheter les 37,26% du capital du groupe de cosmétiques qu'elle ne détient pas encore au prix de 55,50 euros par action, annonce l'Autorité des marchés financiers.
Dans la note d'information relative à cette offre, le n°8 mondial du secteur avec ses marques Clarins, Azzaro ou Thierry Mugler explique qu'il veut ainsi "garantir l'indépendance, la pérennité et la stabilité du groupe".
Or, poursuit-il, depuis le décès de Jacques Courtin-Clarins, le fondateur de l'entreprise, "de nombreuses rumeurs et spéculations sur le contrôle et la stratégie de Clarins ont fortement perturbé le cours de Bourse du groupe et déstabilisé ses salariés, clients et fournisseurs".
Fort de cette analyse, qui prend aussi en considération les risques d'une acquisition substantielle et les coûts de la mise en oeuvre de sa stratégie de recentrage sur ses marques, Clarins a finalement opté pour le retrait de la cote.
Ainsi, la Financière FC - dont Christian Courtain-Clarins, président du directoire du groupe, et son frère Olivier Courtin-Clarins, directeur général, sont les deux gérants - a déposé vendredi un projet d'offre d'achat simplifié sur les titres qu'elle ne détient pas encore.
Le prix proposé par cette société civile, exclusivement en France, offre une prime de 26,9% sur le dernier cours de jeudi de Clarins (43,72 euros) et valorise la société à 2,26 milliards d'euros. L'offre sera ouverte le 18 juillet et sera close le 5 septembre. La suspension de la cotation de Clarins, depuis jeudi, est maintenue jusqu'à nouvel avis.
Dans la note d'information, Clarins précise que le financement des sommes dues par Financière FC sera opéré pour partie par un crédit consenti par le Crédit mutuel CIC et pour le solde par la trésorerie existante.
A mi-2008, la trésorerie nette de Clarins était de 210,4 millions d'euros.
L'INTERÊT D'APPORTER LES TITRES À L'OFFRE
"Le prix proposé est légèrement inférieur à nos attentes compte tenu du potentiel d'amélioration des marges du groupe à moyen terme mais, au regard de l'environnement en matière de consommation, beaucoup d'actionnaires seront contents d'apporter leurs titres à l'offre", commente Xavier Auvergnat (Kepler).
Chez Meeschaert Gestion Privée, un gérant considère qu'il n'est "pas forcément judicieux de recourir à l'endettement aujourd'hui". Par ailleurs, il dit trouver "la valorisation en Bourse excessive et à fortiori le prix proposé". Déjà à l'écart du titre, ce gérant conseille l'apport des titres à l'offre.
Sous couvert d'anonymat, un opérateur déclare que le titre a été porté par la spéculation et se trouve donc survalorisé par rapport à ses fondamentaux. Dans ces conditions, "l'offre de la famille est une porte de sortie".
Financière FC possède 51,53% du capital du huitième groupe mondial de cosmétiques et 59,71% de ses droits de vote. Les frères Clarins ainsi que leurs enfants feront directement apport à la Financière FC des 4.566.732 actions Clarins qu'ils détiennent, précise l'AMF.
Si, à l'issue de l'offre, les actions Clarins non présentées ne représentent pas plus de 5% du capital ou des droits de vote de la société, la société civile demandera leur retrait obligatoire de la cote.
En présent ses résultats annuels en mars dernier, Clarins avait prévenu que 2008 serait un "exercice difficile". Dans la note d'information, le groupe dit s'attendre à une croissance de 2,3% en euros de ses ventes 2008 - alors qu'elles avaient augmenté de 4,2% en 2007 - et à un possible recul de 14,5% de son Ebit par rapport à celui de l'année dernière.
Christian et Olivier Courtin-Clarins tiendront lundi une conférence de presse à propos de cette opération.
Avec la contribution de Juliette Rouillon, édité par Jacques Poznanski
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