(BFM Bourse) - Le spécialiste français de l'électronique grand public, repositionné depuis plusieurs années sur le créneau de la "micro-mobilité", va édifier une usine de vélos et trottinettes électriques sur la friche industrielle de Revin. Un projet à 20 millions d'euros, qui bénéficiera d'un soutien technique et financier de la part de l'Etat et des collectivités locales.
Voilà longtemps que la société Cibox, cotée sur Euronext Paris, n'avait pas eu les honneurs des grands titres. Fondée en 1995 par Yaacov Gorsd, spécialiste de la distribution et conception de produits électroniques grand public, la société avait connu la démesure des valeurs technologiques des années 1999-2000, avant de sombrer dans l'insignifiance face à de récurrentes difficultés - jusqu'à perdre 99% de sa valeur en Bourse.
Depuis 2014, la firme a cependant pris le virage de ce qu'on appelle la "micro-mobilité" électrique (trottinettes, vélos à assistance électrique, accessoires), ces nouveaux modes de déplacement en plein essor pour les trajets de 3 à 30 kilomètres qu’ils soient personnels (domicile-travail) ou professionnels (livraison au dernier kilomètre). Afin de promouvoir ses solutions, Cibox a développé ses propres marques de produits (Scooty et yeep.me) ainsi qu'un service de location dédié aux entreprises (yeep.me SHARE).
En parallèle, Cibox continue à distribuer des produits électroniques de stockage et de téléphonie mobile, et des solutions d’accompagnement projet sur-mesure pour les grandes enseignes de distribution.
Une capacité de production de 150.000 unités par an
Dans le cadre de son développement dans la micro-mobilité, la société a annoncé jeudi soir son projet de construire sa future installation industrielle à Revin, sur le site dit friche Porcher (historiquement occupé par les fonderies Porcher, fabricant d'équipements en fonte émaillée tels des baignoires). Un site théâtre de différentes tentatives de relance sans succès jusqu'alors, notamment des cycles Mercier. Sur 16.000 mètres carrés, Cibox prévoit d'installer "un outil de production moderne, intégré et automatisé", permettant de créer "une centaine d’emplois après la première année d’exploitation". La capacité de production pourra atteindre 150.000 unités par an.
Les premières productions de vélos électriques sont prévues pour début 2024. Ce projet, qui s’élève à environ 20 millions d’euros, fait l’objet d’un soutien technique et financier de la part de l’État, de la Région Grand-Est, de la Communauté de Communes Ardenne Rives de Meuse et d’Ardennes Développement. Les travaux de réhabilitation doivent démarrer dès la fin de l’été afin de permettre l'implantation des activités de réparation, reconditionnement et recyclage dans le courant du premier trimestre 2023 générant une vingtaine d’emplois à cet horizon. L’outil industriel devrait être totalement opérationnel pour le premier trimestre 2024.
L’État et la Région Grand Est contribueront à 50% à la réhabilitation de la friche Porcher pour un coût global estimé de 16 millions d’euros. Le site sera mis à disposition de Cibox via un bail assorti d’une option d’achat. Les équipements de production représentent un investissement de plus de 4 millions d’euros, là aussi en partie couverts par une subvention de 1,8 million d’euros.
"Nous concevons et développons déjà nos produits. Désormais nous allons les fabriquer en France pour améliorer notre compétitivité. Grâce à des machines automatisées, nous sortirons de notre usine des produits de mobilité compétitifs et nous optimiserons notre trésorerie grâce à des cycles d’approvisionnement plus courts. Nous intégrerons des process de production à forte valeur, parfois uniques en France et en Europe, représentant jusqu'aux deux tiers d’un vélo électrique : packs de batteries, cadres, peinture, roues, assemblage du produit fini. Nous serons en mesure de mieux ’enrichir notre offre grâce à des délais raccourcis et une plus grande flexibilité (batteries, cadres, couleurs). L’approvisionnement sera facilité par la diminution de la dépendance sur les composants clés et la réduction de l’exposition aux aléas liés au contexte géopolitique ou aux transports. Enfin, nous pourrons offrir un service sur toute la chaîne avec un centre pour les clients et les partenaires : gestion des pièces détachées à l’international, atelier 3R “Réparation, Reconditionnement, Recyclage", a détaillé le PDG Georges Lebre, qui a pris les rênes de Cibox en juillet 2021.
L'annonce du projet soutenu par l’État, la région et la Communauté de Communes (dont les élus doivent formellement ratifier le projet lors d'un vote attendu ce mois-ci) entraîne une forte revalorisation de Cibox, dont le cours augmente de 33,4% pour revenir à près de 11 millions d'euros de capitalisation (0,095 euro par action).
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