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BRENT CRUDE DR SP

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Brent crude dr sp : Pourquoi l'escalade de la crise entre Israël et l'Iran ne provoque pas (pour l'instant) une flambée du pétrole

lundi 16 juin 2025 à 07h14
L'or noir monte

(BFM Bourse) - Les cours de l'or noir montent alors que les deux pays poursuivent leurs offensives. Samedi, Tel-Aviv a attaqué le champ gazier South Pars, dans le sud de l'Iran. Le pétrole grimpe sans flamber pour autant.

Sous tension, les investisseurs conservent toutefois leur sang-froid. Les cours du pétrole montent, ce lundi 16 juin, mais ne s'envolent pas pour autant.

Après avoir pris plus de 5% dans la nuit, le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord, référence internationale des prix de l'or noir, s'adjugeait 1% à 75 dollars le baril, lundi matin. Vendredi, le contrat avait gagné plus de 7% après l'annonce de l'attaque d'Israël sur l'Iran qui avait visé des sites militaires et des infrastructures nucléaires du pays.

Samedi et dimanche, les offensives des deux pays se sont poursuivies. Samedi, Tel-Aviv a attaqué le gisement gazier South Pars, dans le sud de l'Iran. Il s'agit de la plus grande réserve de gaz connue au monde, partagée entre l'Iran et le Qatar.

Ce bombardement montre qu'Israël n'hésite pas à cibler les infrastructures énergétiques de l'Iran. Selon Bloomberg qui cite l'agence israélienne Tasnim, cette attaque, qui a visé la section 14 du champ gazier, a forcé la fermeture d'une plateforme de production sur le champ gazier.

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Les capacités d'export épargnées

"Le ciblage des actifs énergétiques représente un nouveau front dans le conflit, qui a éclaté vendredi lorsqu'Israël a lancé une vague d'attaques dirigées contre le programme nucléaire de la République islamique", observe l'agence de presse.

À date, les attaques entre les deux pays n'ont toutefois pas encore eu de répercussions tangibles sur l'offre de brut. Pour l'heure "les installations pétrolières et gazières touchées en Iran semblent davantage axées sur l'approvisionnement du pays, plutôt que sur le marché d'exportation", explique Michael Wan, de la banque MUFG, cité par l'AFP.

Actuellement, le marché du pétrole est bien approvisionné et les analyses redoutent bien davantage un surplus qu'une pénurie. Les pays producteurs et leurs alliés, réunis au sein du cartel Opep+, possèdent par ailleurs d'importantes capacités de réserves, qui pourraient compenser la production perdue due au conflit. "Dans ce contexte, il faudrait probablement une escalade substantielle et des dommages réels aux infrastructures énergétiques du Golfe pour que les prix augmentent encore", a jugé Thomas Mathews, de Capital Economics, également cité par l'AFP.

Selon l'Agence américaine de l'énergie, l'Iran est le neuvième producteur mondial de pétrole, avec une production évaluée, en 2023, à 4 millions de barils par jour, soit 4% du total.

En dépit des évènements de ce week-end, "le flux de barils de brut (iranien, NDLR) reste ininterrompu", observe Stephen Innes de Spi AM.

Le détroit d'Ormuz comme véritable risque

"La production iranienne de 3,3 millions de barils par jour (b/j) et les exportations d'environ 1,7 million de barils par jour sont actuellement en cours. Toutefois, si ces barils ne sont pas mis en ligne, l'excédent prévu (sur le marché, NDLR) pour le quatrième trimestre sera réduit à néant et le marché sera sous-approvisionné jusqu'à la fin de l'année", poursuit le spécialiste.

Stephen Innes souligne surtout que "la véritable crainte n'est pas celle des frappes à répétition, mais celle de voir Téhéran s'attaquer au détroit d'Ormuz, par lequel transite chaque jour près d'un cinquième de l'approvisionnement mondial en pétrole". "Une manœuvre navale hostile ou un drone malveillant sur le mauvais couloir de navigation, et le marché pourrait s'effondrer par simple réflexe", juge-t-il.

"Les 5 millions de barils par jour de capacité de réserve annoncés par l'Opep semblent intéressants sur le papier, mais la plupart d'entre eux sont enfermés dans la même trappe géographique - ce qui n'est pas bon si les pétroliers ne peuvent pas sortir du Golfe", met-il en garde.

Dans une note publiée ce week-end, Deutsche Bank estime que dans le pire des scénarios, avec l'ensemble de la production iranienne effacée et le détroit d'Ormuz fermé, les cours du Brent pourraient monter à 120 dollars le baril.

"Dans un scénario plus modéré de réduction de 50% des exportations iraniennes sans perturbation plus importante, la flambée des prix du pétrole serait limitée aux niveaux actuels, ce qui implique que c'est le scénario qui est actuellement pris en compte par le marché", écrivait la banque allemande.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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