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Bollore : Interview exclusive de vincent bolloré

vendredi 3 août 2007 à 10h00
BFM Bourse

(BFM Bourse) - Entretien accordé à La Vie Financière par Vincent Bolloré :

Le groupe Bolloré n'a jamais été aussi riche. Pourtant, depuis dix-huit mois, on a l'impression que vous ne recherchez plus d'opportunités d'investissement, comme vous l'avez fait avec succès par le passé (Bouygues, Pathé, Rue Impériale, Vallourec). Pour quelles raisons ?

Nos efforts ont porté depuis deux ans sur la valorisation de nos intérêts dans Vallourec, Havas et Aegis. Nous ne sommes pas mécontents des résultats obtenus jusqu'à présent. Le temps consacré au redressement d'Havas, en particulier, a été très important, l'affaire ayant énormément souffert au cours des années précédant mon arrivée. L'année dernière, après cinq années consécutives de baisse des facturations (- 15 % par an), nous avons enfin renoué avec la croissance (+ 0,6 %), et l'année en cours verra celle-ci s'amplifier, avec une croissance interne de 4,4 % au premier semestre. En outre, nos développements dansnos métiers de demain - la télévision, les journaux gratuits, la batterie électrique et les télécommunications - sont également très prenants et vont peser sur notre résultat d'exploitation.

Quelle est votre stratégie d'actionnaire pour Havas et Aegis ? A quoi souhaitez-vous aboutir ?

Avant ma prise de fonctions à la présidence d'Havas en 2005 et ma montée dans le capital d'Aegis, Robert Lerwill [Ndlr : le patron d'Aegis] est venu me rencontrer et m'a expliqué combien il y avait de sens à rapprocher, d'une manière ou d'une autre, les deux groupes, au demeurant très complémentaires. Je pense que ce que Robert Lerwill avait en tête à l'époque reste toujours aussi pertinent. Malheureusement, depuis l'entrée du groupe Bolloré dans le capital d'Aegis, ses dirigeants refusent tout dialogue en ce sens et tentent de nous empêcher d'obtenir une représentation au conseil d'administration.

L'objectif des dirigeants d'Aegis n'est-il pas de vous contraindre à lancer une offre publique d'achat sur la totalité du capital ?

Je constate surtout qu'ils essaient de se protéger en se « bunkerisant », ce qui est dommage pour l'ensemble des actionnaires. Mais nous recevons des marques d'intérêt des cadres d'Aegis qui aimeraient collaborer avec les équipes d'Havas. La démarche du groupe Bolloré s'inscrit dans le long terme. Nous sommes patients et solliciterons autant de fois qu'il le faut les actionnaires d'Aegis, afin d'obtenir une représentation au conseil, légitime au regard de notre participation dans le capital (29 %). Mais, pour l'instant, les dirigeants d'Aegis refusent même la nomination d'administrateurs complètement indépendants de notre groupe.

Votre participation de 10 % dans Gaumont s'est fortement valorisée ces dernières années. Quel est votre intérêt à demeurer dans le capital ?

Nous sommes convaincus que la multiplication des chaînes de télévision va accroître fortement la valeur des catalogues de films. Or celui de Gaumont est exceptionnel et n'est sans doute pas valorisé au mieux aujourd'hui. En outre, à en juger par la valorisation d'EuropaCorp, le prix de Gaumont en Bourse ne nous semble pas encore refléter sa valeur.

Vous avez récemment exprimé votre intérêt pour le quotidien La Tribune, que le groupe LVMH pourrait vendre. En quoi cette entreprise compléterait-elle votre dispositif dans les médias ?

Nous sommes devenus le premier groupe de presse gratuite français (1,2 million d'exemplaires diffusés chaque jour). Et nous pensons que la presse gratuite constitue un produit d'appel pour la presse payante. Je ne puis toutefois m'exprimer davantage sur un dossier que je n'ai pu examiner, La Tribune n'étant pas officiellement en vente.

La radio est-elle votre prochain axe de développement dans les médias ? Entrer dans le capital de NRJ Group, alors que sa valeur en Bourse s'est dépréciée, aurait-il un sens ?

Clairement non. Nous avons déjà beaucoup de projets à gérer.

Vous avez acquis des licences de télécommunications Wimax pour 78 millions d'euros. Quelles sont vos ambitions dans ce secteur ?

Nous allons déployer un réseau de télécommunications fondé sur la technologie Wimax, ce qui représentera un investissement de l'ordre de 400 à 500 millions d'euros. Nous pensons que cette technologie et les services qui en découlent, qui permettent de se connecter à Internet partout, seront très appréciés du public. Ces services seront très complémentaires de nos activités médias. Nous voulons être un acteur intégré dans la communication en allant du conseil en publicité à la télévision et à la presse et en réunissant contenus et tuyaux, afin d'apporter un meilleur service aux clients.

Quels sont vos projets pour l'avenir ? A quoi vos actionnaires peuvent-ils s'attendre ?

Nous sommes autant des industriels que des financiers. Nous gérons au mieux les intérêts de nos actionnaires. En saine gestion, nous évitons de dépenser plus que ce que nous gagnons. Nos métiers rentables nous apportent environ 300 millions de bénéfice opérationnel chaque année. Or nos développements dans la batterie électrique, dans les médias et dans le Wimax engendreront chacun environ 100 millions de pertes opérationnelles. Nous ne lancerons donc pas de nouveaux projets tant que nos développements actuels n'auront pas atteint l'équilibre.

Propos recueillis par C. D.

Propos recueillis par - ©2025 BFM Bourse
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