(BFM Bourse) - Le spécialiste du diagnostic in vitro a annoncé ce lundi avoir installé 500 unités nettes de systèmes de biologie moléculaire Biofire et 900 unités de Spotfire au quatrième trimestre. Ces chiffres sont jugés rassurants pour les perspectives à court terme de la société. Le groupe a également annoncé une acquisition dans les immunoessais.

Biomérieux sort du lot ce lundi 13 janvier à la Bourse de Paris. Le spécialiste du diagnostic in vitro grimpe de 5,3% à 111,10 euros en début de séance, après avoir livré plusieurs annonces.

Le groupe a indiqué qu'il participerait à la 43e JPMorgan Healthcare Conference qui débute ce lundi. Le directeur général, Pierre Boulud, présentera les moteurs de croissance de la société ainsi que son plan stratégique dévoilé en avril dernier.

Biomérieux indique également que son patron reviendra sur les "installations des systèmes de biologie moléculaire Biofire (diagnostic de maladies infectieuses, NDLR) et Spotfire (détection des pathologies respiratoires, NDLR) au quatrième trimestre 2024, respectivement 500 unités nettes et 900 unités".

Selon un analyste, ce sont ces chiffres sur les installations de systèmes du quatrième trimestre qui tirent le cours de l'action car ils sont "rassurants sur la dynamique de placement à long terme pour le groupe".

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Barrière à l'entrée

Il faut comprendre que la base installée d'installations de Biomérieux lui confère un avantage compétitif, comme le jugeait d'ailleurs en septembre HSBC.

Pour permettre les analyses médicales, ces instruments sont associés à des réactifs vendus par la société, qui représentent 80% de son chiffre d'affaires.

Ce qui fournit à la société, une base de revenus récurrents, avec les ventes régulières de ces réactifs. Et crée une barrière à l'entrée. "La base installée d'équipements de diagnostic in vitro, ou DIV, associée à des réactifs de test, crée un modèle d'entreprise à la fois rasoir et lames de rasoir digne de la douve", expliquait d'ailleurs Morningstar, l'an passé.

Autrement dit, une hausse importante du nombre de machines installées par Biomérieux laisse entrevoir des perspectives de revenus récurrents plus grandes.

Acquisition dans les immunoessais

Au cours de la conférence organisée par JPMorgan, Biomérieux présentera également l'acquisition annoncée ce même lundi de la start-up norvégienne Spinchip, spécialisée dans les tests d'immunoessais (des essais basés sur une réaction immunologique pour détecter la présence d'anticorps ou d'antigènes) pour le diagnostic décentralisé.

Cette jeune pousse développe "une plateforme diagnostique d’immunoessais permettant de délivrer en moins de 10 minutes un résultat à partir d’une goutte de sang avec une sensibilité et une performance identique aux tests de laboratoires", a expliqué Biomérieux. "De taille réduite, l’instrument est particulièrement adapté pour réaliser les tests sur le lieu de prise en charge des patients", ajoute le groupe.

Biomérieux détenait déjà 20% du capital de Spinchip et déboursera 111 millions d'euros en espèces pour acquérir les 80% du capital restants, ce sur la base d'une valorisation d'entreprises de 138 millions d'euros.

Avec un premier lancement de produit attendu en 2026, cette acquisition contribuera au développement de l’activité de Biomérieux au-delà de 2028, indique la société.

"Les dépenses d'exploitation liées à l'intégration et au développement des solutions SpinChip seront entièrement intégrées dans les investissements annuels de R&D de Biomérieux (environ 12 % des ventes annuelles) par redéploiement des ressources internes", précise Biomérieux.

"Cette opération est financièrement marginale pour Biomérieux, mais témoigne de la volonté du groupe de relancer la croissance de sa division Immunoessais qui souffre d’un manque d’innovation sur un marché très concurrentiel", souligne Invest Securities.

"Pour rappel, lors de la journée investisseurs d’avril, la société annonçait vouloir se focaliser sur les tests à forte valeur médicale. Nous soulignions que sur cette division, les perspectives n’étaient globalement pas flamboyantes et que la société pourrait se laisser séduire par de nouvelles technologies sur le marché Point-Of-Care (les tests au plus près du patient, NDLR), pour relancer la croissance, telles que la technologie développée par Spinchip", ajoute le bureau d'études.