(BFM Bourse) - Le fabricant d'articles de papeterie, de briquets et de rasoirs a fait mieux que prévu en fin d'année. Bic compte notamment sur Tangle Teezer, sa dernière acquisition, pour alimenter sa croissance cette année.

Bic a signé une fin d'année 2024 meilleure que prévu. Le fabricant d'articles de papeterie, de briquets et de rasoirs a dévoilé au titre du quatrième trimestre un chiffre d'affaires en légère baisse de 1,6% en données publiées et en croissance de 2,9% à taux de change constants , à 517,5 millions d'euros.

À taux de change constants et en excluant l'Argentine, où l'hyperinflation fausse les bases de comparaisons, l’activité trimestrielle de Bic progresse même de 4,4%, ce qui retient l'attention d'Oddo BHF, qui anticipait une hausse de 2,8% sur ces mêmes bases.

"Cette évolution est une bonne performance (nous retenions 2,8% et le consensus 2,7%) et témoigne d’une accélération de la croissance après une légère baisse à l’issue des neuf mois (-0,3%)", apprécie le bureau d'études.

Une bonne dynamique dans les briquets et les rasoirs

Dans le détail, Oddo BHF souligne une bonne dynamique d’activité dans les briquets "(4,1% à change constants hors Argentine) après un recul de 3,8% sur les neuf premiers mois de l’année (le quatrième trimestre aux États-Unis est en légère croissance)", et une activité "soutenue" pour les rasoirs avec une croissance de +6,7% au quatrième trimestre à taux de change constant hors Argentine (contre +4,5% sur neuf mois).

Du côté du résultat d'exploitation ajusté, celui-ci s'est légèrement contracté d'une année sur l'autre. Sur les trois derniers mois de 2024, le résultat d'exploitation ajusté est en baisse de 2,8% pour s'inscrire à 70,7 millions d'euros. Pour autant, le fabricant de stylos et de briquets dépasse à la fois les attentes d'Oddo BHF, logée à 68,2 millions d'euros, ainsi que le consensus cité par le bureau d'études de 67,4 millions d'euros.

La marge d’exploitation ajustée est restée stable, ressortant à 13,7% contre 13,8% à la même période de l'exercice 2023. "Au cours du quatrième trimestre, la profitabilité a bénéficié d’une amélioration de la marge brute de 40 points de base (0,4 point de pourcentage, NDLR) et de moindres dépenses publicitaires (-90 points de base) permettant de compenser une hausse des dépenses d’exploitation (-140 points de base)", souligne Oddo BHF.

Une bonne surprise sur le cash

Sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires de Bic est en baisse de 2,9% en données publiées. Et il progresse légèrement, de 0,8%, à taux de change constants hors Argentine. Les revenus annuels du groupe sur la période ont notamment été portés par une hausse de 4,8% de l'activité en Europe et par une croissance de 5,4% du chiffre d'affaires en Afrique. En revanche, les ventes se sont contractées de 7,3% en Amérique du Nord , de 8% en Amérique Latine et de 5,9% en Asie et Océanie.

Le groupe a dépassé ses objectifs, qui avaient toutefois abaissé en juin dernier. Bic tablait sur une progression "basse à un chiffre" à taux de change constants, soit grosso modo entre 1% et 3%.

Le résultat d'exploitation ajusté progresse de son côté de 3% sur un an, à 343,1 millions d'euros. La marge d’exploitation ajustée a progressé de 90 points de base sur un an, passant de 14,7% en 2023, à 15,6% en 2024, , en raison "de l’impact favorable de l’effet de prix et de mix, de l’optimisation du processus de production, de la fluctuation des devises, et de la baisse des dépenses publicitaires". Mieux encore, la société dépasse légèrement ses propres prévisions relevées en novembre, à savoir une marge d'exploitation ajustée annuelle aux alentours des 15,5%.

Un peu plus bas dans les comptes, le résultat net part du groupe ajusté est quant à lui en progression de 5% pour s'établir à 255,6 millions d'euros après 243,4 millions d'euros à fin décembre 2023. Le bénéfice net par action ajusté bondit de près de 8% pour ressortir à 6,15 euros après 5,70 euros en 2023.

"Le bénéfice par action ajusté a progressé pour la cinquième année consécutive, et nous avons enregistré une forte génération de flux nets de trésorerie disponible", a déclaré son directeur général Gonzalve Bich.

Du côté du bilan, la publication recèle en effet une bonne surprise. La trésorerie nette ressort à 189,3 millions d'euros, quand les attentes du bureau d'études étaient logées à 175,1 millions d'euros. Oddo BHF remarque une excellente génération de flux net de trésorerie disponible de 270,8 millions d'euros, qui s'avère supérieure aux attentes du management (supérieures à 220 millions d'euros) et aux siennes (223 millions d'euros). "L’écart s’explique par une bonne maitrise du besoin en fonds de roulement (amélioration de 17,7 millions d'euros) et une enveloppe d’investissement contenue (86,9 millions d'euros contre 104,6 millions d'euros en 2023)", explique le bureau d'études.

Après avoir ouvert en hausse de 4,7%, Bic ne gagne plus que 1,4% vers 15h45.

Une croissance tirée par Tangle Teezer

Pour 2025, Bic anticipe une croissance du chiffre d'affaires à taux de change constants comprise entre 4% et 6%, et s'inscrit en en ligne avec la trajectoire de croissance moyenne d’environ 5 % de son plan Horizon.

Cette prévision inclut Tangle Teezer, une marque de brosses à cheveux démêlantes acquise par Bic en fin d'année 2024 et qui devrait avoir un impact positif de 3,5 points de pourcentage sur l'activité du groupe, selon Oddo BHF.

La marge d'exploitation ajustée est attendue au même niveau qu'en 2024, à 15,6%, tandis que la génération de flux nets de trésorerie disponible devrait être supérieure à 240 millions d'euros.

"Au final, le groupe démontre une bonne résilience de son activité, une amélioration sensible de sa profitabilité mais plus encore une forte génération de free cash-flow", salue Oddo BHF qui reconduit son opinion à "surperformance" ainsi que son objectif de cours de 73 euros.

Selon l'intermédiaire financier, la valorisation de Bic en Bourse reste "faible", avec un ratio cours sur bénéfices 2025 de 10,8 fois alors qu'il était, en moyenne, de 12 au cours des cinq dernières années.

A partir de cette année Bic prévient qu'il ne communiquera plus ses résultats financiers détaillés pour chaque trimestre, mais deux fois par an, pour le premier semestre et pour l’année. Pour les premier et troisième trimestres, Bic publiera et commentera désormais uniquement son chiffre d’affaires.