(BFM Bourse) - Le leader des industries nautiques dévisse à la Bourse de Paris après avoir dévoilé une chute de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Beneteau s'attend à terminer le premier semestre dans le rouge, évoquant un attentisme de ses clients et de ses distributeurs avec l’incertitude sur les droits de douane.
Comme signalé en début d'année, l'exercice 2025 sera compliqué à négocier pour Beneteau. Le leader des industries nautiques avait prévenu le marché qu'il s'attendait à un net recul de son activité en cette année, plombé par un marché de la plaisance dans le creux de la vague.
Et le premier trimestre illustre à la perfection les vents contraires qui se présentent devant le leader mondial des industries nautiques. Le groupe a fait part d'un ralentissement de ses ventes sur les trois premiers mois de l'année, et a évoqué un "attentisme accentué par l’incertitude macro-économique".
Entre janvier et fin mars, le chiffre d'affaires de Beneteau a chuté de 43% à 130,4 millions d'euros. Le groupe souligne que ce premier trimestre est "peu significatif compte tenu de la saisonnalité de son activité".
Pour autant, Beneteau a dû composer avec le ralentissement attendu de la demande sur l’ensemble des segments de marché du nautisme, qui a été renforcé par l’incertitude sur les droits de douane américains.
Ce manque de visibilité a ainsi poussé son réseau de distribution à réduire la voilure sur ses stocks. Cette décision a privé le groupe de 40 millions d'euros de revenus. Ce phénomène était déjà anticipé par la société, qui évalue entre 50 à 100 millions d'euros l'ampleur de ces déstockages sur ses comptes pour l'ensemble de 2025.
Beneteau ajoute que le niveau des ventes de voiliers sur la période a également été affecté, pour environ 20 millions d'euros, par l’arrêt de production planifié et le redémarrage progressif du site de Bordeaux, nécessaires au lancement d’un nouvel ERP (logiciel intégrant les processus clés d'une entreprise, NDLR).
Cette nette baisse des ventes avait été anticipée par les analystes. Mais pas autant qu'annoncé par Beneteau. Oddo BHF s'attendait par exemple à ce que le groupe français publie un chiffre d'affaires de 178,7 millions d'euros.
Un effondrement de l'activité Voile
Dans le détail, l'activité "voile" de Beneteau s'est effondrée de 51% sur un an. La société attribue cette lourde chute de son activité pour cette division à un effet de base défavorable et à un net ralentissement de la demande, en particulier sur le segment des multicoques.
Le chiffre d’affaires de l’activité "moteur", la plus affectée par les variations de stocks chez ses concessionnaires, a reculé de 36% sur un an, précise Beneteau. Le groupe a pâti d'un repli de 19% des ventes aux clients finaux sur le marché des bateaux moteurs, en raison principalement du ralentissement de la demande sur les segments du "dayboating" en Europe.
À la Bourse de Paris, ce début d'année terne est logiquement sanctionné. Le leader mondial des industries nautiques lâche 14% vers 10h40, signant le deuxième plus fort repli du SBF 120, juste derrière Alstom qui souffre aussi après ses résultats annuels.
Une année de transition
Sans surprise, le reste de l'année 2025 s'annonce rude pour Beneteau. "Alors que la demande a faibli sur l’ensemble des marchés du nautisme, l’incertitude sur les droits de douane pourrait retarder la reprise des exportations vers les États-Unis et accentuer le ralentissement de la demande observé en Europe", explique la société.
Ainsi, la direction prévient que son premier semestre, "devrait être déficitaire".
Beneteau estime qu'il est trop tôt pour évaluer les impacts de ce contexte géopolitique sur le niveau de chiffre d’affaires annuel, qui est attendu entre 900 millions et un milliard d’euros sur l’exercice.
Le groupe ajoute qu'il accompagnera son réseau de distribution américain en supportant une partie des taxes d’importation, ce qui pourrait affecter son résultat opérationnel courant de près de 10 millions d'euros en 2025.
Oddo BHF maintient cependant à 55 millions d'euros son estimation de résultat opérationnel courant, ce qui implique une marge opérationnelle de 5,8%.
Le groupe nautique espère toujours un retour à une meilleure fortune à partir du second semestre 2025, avec une reprise progressive de son activité pour chaque segment (voile et moteur), grâce à l’introduction de 20 nouveaux modèles. Beneteau compte aussi sur une normalisation des stocks de son réseau de concessionnaires.
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