NEW YORK (Reuters) - Le directeur général de Bank of America, Kenneth Lewis, déclare que le pire de la crise économique est probablement passé et que la situation ne se détériorera sans doute pas autant qu'on le craignait.

"Nous sommes au début de ce qui devrait apparaître comme une reprise économique lente mais durable", a-t-il dit lors d'une conférence à Londres. "Il y a aura encore beaucoup de difficultés (...) mais je pense que le pire est très probablement derrière nous."

Il a précisé s'attendre à une croissance modeste aux Etats-Unis et en Europe au second semestre de cette année, selon un exemplaire de son discours que Reuters s'est procuré.

Bank of America a annoncé mardi soir avoir levé 13,47 milliards de dollars en émettant des actions nouvelles. Au début du mois, les autorités américaines avaient estimé à 33,9 milliards ses besoins de recapitalisation.

La banque a émis 1,25 milliard d'actions nouvelles, profitant du récent rebond de son cours de Bourse, multiplié par quatre depuis février. Son action avait fini mardi à 11,25 dollars, contre un plus bas de 2,53 dollars le 20 février; elle reste cependant bien loin des 55,08 dollars atteints en novembre 2008.

Depuis le début du mois, Bank of America a levé 20,8 milliards de dollars, dont 7,3 milliards grâce à la cession partielle de sa participation au sein de China Construction Bank.

La banque américaine pourrait en outre entreprendre de céder Columbia, une filiale de gestion d'actifs, et First Republic Bank, deux entités dont elle a hérité en rachetant Merrill Lynch.

Dans le pire des scénarios catastrophes étudiés dans le cadre des tests de résistance, les "stress tests", Bank of America pourrait accuser 136,6 milliards de dollars de pertes sur crédit, investissement et trading en cas d'aggravation marquée de la récession.

Selon Lewis, cette évaluation est bien trop pessimiste, même s'il reconnait que "les pertes sur crédits auront des lourdes conséquences au cours des prochains trimestres".

Le mois dernier, les actionnaires de Bank of America n'ont pas renouvelé son mandat à la présidence du conseil d'administration, lui reprochant notamment le rachat de Merrill Lynch l'an dernier et l'effondrement du cours de l'action BofA.

Mercredi à 14h45 GMT, le titre BofA prenait 8,09% à 12,16 dollars.

Jonathan Stempel, version française Marc Angrand et Nicolas Delame

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