par Cyril Altmeyer et Baptiste Cordier
PARIS (Reuters) - Le nucléaire va devenir le principal moteur de croissance d'Assystem en raison de la multiplication des projets de construction de centrales, a déclaré Dominique Louis, le président du directoire du spécialiste de l'ingénierie et du conseil en innovation.
Le groupe, qui fournit des technologies avancées à des clients industriels dans toutes les phases de la production, de la recherche et développement jusqu'à la maintenance de leurs équipements, compte également améliorer sa trésorerie pour réaliser de "petites acquisitions", a précisé Dominique Louis, au cours d'une interview accordée à Reuters.
"Après avoir représenté 90% de nos ventes dans les années 1980, l'énergie sera à nouveau notre premier secteur d'activité d'ici trois à cinq ans", a-t-il estimé. Assystem compte parmi ses principaux clients EDF, General Electric et Areva aux côtés de Renault, Peugeot et Thales.
Cette activité est en effet soutenue par le redémarrage du nucléaire, qui générera les trois quarts du chiffre d'affaires "énergie" en 2013 contre un peu moins de 50% aujourd'hui.
Assystem, créé en 1966 sous le nom d'Atem, société spécialisée dans la mise en service d'unités industrielles, notamment nucléaires, enregistrera en 2008 sa plus forte croissance dans l'énergie - même si le secteur aéronautique sera le premier contributeur au chiffre d'affaires.
Dans ce secteur, Assystem souhaite réduire sa dépendance à EADS et sa filiale Airbus, qui ont représenté près d'un quart des 653 millions d'euros de chiffre d'affaires qu'il a réalisés en 2007.
Le groupe étudie la possibilité de s'implanter aux Etats-Unis afin de travailler également pour Boeing et de proposer ses services aux compagnies aériennes en matière de réaménagement ou maintenance des appareils.
"Nous pourrions aussi trouver un partenaire qui soit un point d'appui aux Etats-Unis dans plusieurs secteurs", a-t-il ajouté, faisant référence à l'énergie.
En Inde, Assystem a annoncé en septembre la création de Silver Atena avec le groupe anglo-indien Silver Software. Dominique Louis a jugé que son groupe était en train d'atteindre "une masse critique intéressante" dans le pays, où il devrait compter 500 collaborateurs d'ici fin 2009.
PAS DE SORTIE DE COTE ENVISAGÉE
Interrogé sur la chute du titre Assystem en Bourse, Dominique Louis s'est déclaré "déçu" par l'évolution du marché sans toutefois envisager sérieusement un retrait de la cote. "Rien que notre projet d'entreprise dans l'énergie vaut beaucoup plus que notre capitalisation actuelle", a-t-il estimé.
L'action Assystem a perdu plus de 15% depuis le début de l'année, surperformant toutefois nettement l'indice CAC Small90 qui a cédé près de 39%. Avec un cours de bourse divisé par trois depuis mai 2006, sa capitalisation boursière ne représente plus que 180 millions d'euros.
Dominique Louis a cependant souligné qu'Assystem était plutôt épargné par le ralentissement économique.
"Soit le contexte économique ne nous concerne pas, soit la vague ne nous a encore pas atteints et je ne sais pas si elle nous atteindra. Nos clients sont tous essentiellement des industriels, mais aujourd'hui le ralentissement ne touche pas encore les industriels", a-t-il déclaré.
La faible croissance organique enregistrée cette année n'est pas structurelle, a-t-il ajouté. "Elle est liée au fait qu'il y a des écarts très forts entre les activités. Notre groupe est en ordre de bataille pour connaître une croissance significative dans les cinq ans qui viennent".
Le fondateur d'Assystem a confirmé l'objectif d'un résultat opérationnel compris entre 39 et 43 millions d'euros en 2008. Il s'est aussi dit "plutôt à l'aise" avec la capacité du groupe à réaliser une marge opérationnelle de 7 à 8% en 2009 (sauf effet d'une opération de croissance externe ou dégradation dans son activité automobile).
Edité par Jean-Michel Bélot
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