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Apple : Comment les big tech ont sauvé le début d'année de Wall Street

samedi 22 avril 2023 à 07h00
Apple fait partie de ces actions qui influencent fortement le S&P 500

(BFM Bourse) - Sur les trois premiers mois de l'année le S&P 500 s'est adjugé 7,5% mais cette performance a surtout été portée par sept valeurs technologiques. Celles-ci ont bénéficié d'anticipations d'une politique moins agressive de la part de la Réserve fédérale américaine et de rotations sectorielles.

Le S&P 500 a beau être un indice avec plus de 500 valeurs, ses performances peuvent parfois s'inscrire en trompe-l'œil.

L'indice de référence de Wall Street a, sur le premier trimestre, enregistré une progression de 7,5% (qui a depuis été portée à 7,6%), ce qui constitue une performance appréciable. Même si le S&P 500 se situe derrière le CAC 40 (+13% au premier trimestre), le DAX 40 (+12,2%) de Francfort et le FTSE 100 (+8,5%) de Londres, il reste devant les indices chinois.

Sauf que toute la performance du S&P 500 ou presque s'explique par une poignée de valeurs, sept exactement. "La quasi-totalité des gains du marché a été réalisée grâce aux méga-capitalisations de croissance: Microsoft, Apple, Alphabet, Nvidia, Meta, Amazon et Tesla. Sans ces valeurs, le S&P 500 n'aurait progressé que de 1,4%" au premier trimestre, souligne UBS. Autrement dit, ces sept valeurs ont généré 80% de la hausse du S&P 500, alors qu'elles représentent environ 25% de la capitalisation totale de l'indice.

Dans un récent article, le New York Times n'y allait pas de main morte, écrivant que les "big tech ont camouflé la crise de Wall Street".

Les performances de ces valeurs depuis le début de l'années sont, il est vrai, impressionnantes: Apple s'adjuge 28,3% (*), Microsoft 19,3%, Alphabet 19%, Nvidia 85,5%, Meta 77%, Tesla 32% et Amazon 23,6%. En réalité, même Apple et Microsoft peuvent à eux deux influencer la direction de l'indice américain phare, forts de leurs quelques 4.700 milliards de dollars de capitalisation boursière combinée, soit environ 13% du S&P 500.

Vague de suppressions de postes

Il convient de rappeler que ces valeurs technologiques avaient beaucoup souffert l'an passé des relèvements de taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les groupes technologiques, valeurs de croissance par excellence, sont particulièrement sensibles à la hausse des taux d'intérêts qui affaiblit leur valorisation. Or, justement, sur le début de l'année 2023, le marché commence à entrevoir la fin du resserrement monétaire de la Fed.

Selon les données du CME Group, les investisseurs tablent en majorité sur une hausse de taux de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) de la part de la banque centrale américaine, lors de sa réunion de mai prochain. Mais ce relèvement devrait être le dernier, selon leurs anticipations, et pourrait laisser place à plusieurs baisses, alors que l'économie américaine livre des signes de ralentissement économique de plus en plus visibles.

La séquence de panique du marché sur les banques, en mars, a d'ailleurs renforcé ce mouvement d'anticipations d'une politique monétaire plus accommodante. Avec des tensions accrues sur les conditions de crédit, la Fed a en effet moins d'arguments pour poursuivre son cycle de relèvement de ses taux.

La hausse des actions des "big tech" s'explique également par les décisions musclées qu'ont pris ces grands noms pour réduire leurs coûts et qui se sont traduits par de nombreuses suppressions de postes. Meta en a par exemple annoncé 10.000 le mois dernier après déjà 11.000 en novembre. Microsoft a décidé en janvier de couper ses effectifs à hauteur de 10.000 postes, chiffre qui a atteint 12.000 pour Google. Pour Amazon, le total pour 2023 s'inscrit à 27.000 postes.

Même Apple, dont l'activité est jugée moins cyclique que celle de ses concurrents, serre la vis. Bloomberg a rapporté au début du mois que le groupe à la pomme supprimait un petit nombre de postes dans ses équipes de ventes de détail, ce que l'agence de presse rapportait comme une première pour le fabricant de l'iPhone.

"Les réductions de coûts se poursuivent. C'est bon pour les marges et c'est en partie pour cela que les groupes de technologie continuent de progresser" expliquait la semaine dernière sur CNN Business Dan Ives, l'analyste de Wedbush en charge du secteur.

Des valeurs refuges?

Au point que ces sociétés peuvent être perçues comme des valeurs refuges. C'est ce qu'expliquait Barron's, l'hebdomadaire sur la finance cousin du Wall Street Journal, le mois dernier.

"Certains de ces groupes peuvent paraître assez défensifs. (…) Cela peut sembler contre-intuitif compte tenu de la réputation de croissance du secteur, mais si vous jouez la sécurité et recherchez du cash, alors les big tech en ont à revendre", soulignait-il. A titre d'exemple, la génération de cash d'Apple a dépassé les 110 milliards de dollars l'an passé.

L'engouement du marché pour l'intelligence artificielle (IA) provoqué par ChatGPT a également pu nourrir la progression de ces titres. C'est le cas de Microsoft, qui a investi des milliards de dollars – 10 milliards selon plusieurs médias – dans OpenAI, l'entreprise à l'origine de ChatGPT. Ou de Nvidia, perçue comme un potentiel vainqueur de l'avènement de l'IA, avec une utilisation accrue de ses puces dans ce domaine. La banque HSBC est d'ailleurs passée à l'achat cette semaine sur la valeur pour cette raison.

Reste que les arbres ne grimpent pas au ciel et que les prochaines semaines pour le S&P 500 s'annoncent difficiles. Capital Economics, très pessimiste sur la conjoncture aux Etats-Unis, voit l'indice américain atteindre cette année un plus bas à 3.500 points soit une baisse d'environ 15% par rapport à son cours actuel. Sans dresser un tableau aussi sombre, UBS se veut de son côté prudent.

L'établissement suisse estime que la saison des résultats aux Etats-Unis – qui bat son plein actuellement – devrait se traduire par une baisse moyenne des bénéfices par action comprise entre 1% et 3%. Dans ce contexte, elle table sur un atterrissage en douceur, avec un S&P 500 à 3.900 points en juin puis 3.800 en décembre, soit des baisses respectives de 6% et 8% par rapport au cours actuel.

A voir si les publications des résultats trimestriels des groupes de tech peuvent contredire ces pronostics. Pour Microsoft, Amazon, Alphabet et Meta, ces comptes sont publiés la semaine prochaine (et début mai pour Apple).

(*) Les cours ont été arrêtés vendredi en début d'après-midi.

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
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