(BFM Bourse) - Post-crise sanitaire, deux facteurs opposés influenceront le parcours des marchés financiers: un rebond de l'économie d'une part et une diminution du soutien monétaire d'autre part. Cette confrontation devrait accroître la volatilité et impose d'être très sélectif sur les valeurs, estime le directeur général d'Amundi.
En matière d'investissement, il existe deux grands principes, rappelle Yves Perrier, directeur général d'Amundi, qui était invité jeudi 8 avril sur le plateau de BFM Business dans l'émission Good Morning Business. Il s'agit du market timing -le choix du moment opportun pour entrer sur le marché- et du stock picking -la sélection des bonnes valeurs.
Via les ETF (fonds indiciels cotés), qui constituent une branche de la gestion passive, l'objectif visé est le market timing: "On pense que le marché va monter, on rentre sur le marché" de façon simple en achetant des fonds répliquant passivement tel ou tel indice boursier. "Mais ça ne veut pas dire que le stock picking n'a pas toute son utilité et chez Amundi, on fait de la gestion passive mais on fait aussi, et beaucoup plus, de la gestion active", rappelle Yves Perrier. "Et, au fond, c'est la combinaison des deux qui fait la performance".
"Des excès de valorisation"
Dès lors, le moment est-il aujourd'hui bien choisi de rentrer sur le marché ? Pour le dirigeant, on évolue en quelque sorte sur un marché "administré au niveau mondial par les banques centrales". Le niveau du marché s'explique largement par la création monétaire, laquelle va continuer le temps de la crise sanitaire. Mais est pratiquement certain que cette création monétaire ne sera plus au même niveau une fois cette crise terminée.
Yves Perrier s'attend donc, post-crise, à voir deux moteurs s'opposer : "d'un côté un rebond économique post-crise sanitaire et deuxièmement probablement moins d'injections". La résultante de ses deux éléments contradictoire est que les marchés semblent hauts. "Aujourd'hui est le temps de la sélectivité, certains secteurs enregistrent clairement des excès de valorisation", estime le patron d'Amundi, rappelant que tout actif ne vaut que ce qu'il rapporte.
"Quand vous avez des entreprises qui durablement font des pertes et qui ont des valorisations très importantes, un jour ce genre de contexte s'arrête". "On va avoir un marché où il y aura plus de volatilité et où il faudra être très sélectif sur les valeurs et revenir aux fondamentaux: quel chiffre d'affaires, quelle marge, quel résultat net", conclut-il.
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