(BFM Bourse) - Dans le cadre de la refonte de la filière nucléaire voulue par l'Elysée, "Areva et Alstom fusionneraient et une société holding de tête serait créée", rapporte mercredi le Canard enchaîné. "Avec 35% du capital, Bouygues, qui vendrait sa téléphonie mobile, en serait le premier actionnaire, l'Etat ne conservant que 18% et le reste du capital étant placé en bourse", précise l'hebdomadaire satirique.

Pour les analystes d'Exane BNP Paribas, l'obtention par Bouygues d'une participation de 35% dans la nouvelle entité nécessiterait l'injection de 10 à 11 Milliards d'euros en plus de l'apport de la participation du groupe de BTP dans Alstom. Pour cela, Bouygues aura donc besoin de procéder à la cession de Bouygues Télécom, qui pourrait rapporter 10 Milliards de dollars. Fort à propos, le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, PDG d'Orascom Telecom vient d'ailleurs de faire part de son intérêt pour Bouygues Telecom « si un jour Martin Bouygues veut vendre ». Or Martin Bouygues a justement rappelé la semaine dernière qu'une telle cession n'était pas à l'ordre du jour.

Hors vente de Bouygues Telecom, la marge de manœuvre financière de Bouygues est estimée par Exane BNP Paribas à 4 Milliards d'euros. Amener les valorisations d'Alstom et d'Areva à des niveaux compatibles avec les finances de Bouygues ne sera donc pas chose aisée et devrait prendre du temps, estime le broker.

En attendant, Exane maintient sa recommandation « Surperformance » sur Alstom, avec un objectif de cours de 150 euros.