(BFM Bourse) - Le groupe de transport aérien a dégagé des revenus en ligne avec le consensus au troisième trimestre mais son résultat d'exploitation a été inférieur aux attentes. Air France-KLM a vu sa recette unitaire être plombée par les Jeux olympiques tandis que ses coûts ont été alourdis par des tensions chez KLM.
Si l'été 2024 a offert une belle vitrine à Air France-KLM, grandement impliqué dans le transport des passagers pour les Jeux olympiques de Paris, le groupe de transport aérien n'a pas été épargné par les vents contraires pour autant.
Il en résulte des comptes globalement inférieurs aux attentes au troisième trimestre et une sanction boursière. Vers 10h00, Air France-KLM plonge de 10,3% accusant la plus forte baisse du SBF 120.
De juillet à fin septembre, la société franco-néerlandaise a dégagé des revenus de 8,98 milliards d'euros en hausse de 3,8% sur un an, hors effets de changes.
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Des coûts qui ont dérapé
Air France-KLM vu sa recette unitaire (c'est-à-dire pour simplifier la recette par passager) par siège-kilomètre offert se contracter de 0,6% sur la période. Air France-KLM a expliqué que sa recette unitaire avait été pénalisée à hauteur de 160 millions d'euros par l'impact des Jeux olympiques de Paris, soit dans le milieu de fourchette de ses prévisions précédemment indiquées (150 millions à 170 millions d'euros).
Air France-KLM avait prévenu dès début juillet qu'il souffrait de "pressions" sur sa recette unitaire en raison des Jeux olympiques. Le trafic de, et vers Paris était inférieur à ses attentes, en raison d'un "comportement significatif d'évitement" de la capitale parisienne sur les marchés internationaux, tandis que les Français reportaient leurs vacances après la période olympique.
Les coûts unitaires ont, eux, progressé de 3,4%, soit davantage que la prévision de 2% que la société avait livré au marché en juillet dernier, après la présentation de ses résultats semestriels. Air France a, durant la période, effectué un paiement exceptionnel de 50 millions d'euros à son personnel en raison de "la bonne performance opérationnelle" durant les Jeux olympiques. Mais ce supplément était intégré dans la prévision de 2% de la société.
"Les 1,4 point supplémentaires de coût unitaire sont la conséquence d’opérations estivales difficiles, principalement chez KLM et Transavia, ayant entrainé un coût de perturbation important (65 millions d’euros), incluant l’impact de la panne liée à Crowdstrike (25 millions d’euros) et une capacité inférieure chez Transavia (-3%)", explique Air France-KLM. La "panne Crowdstrike" fait référence à une panne informatique géante survenue en juillet et qui a eu pour défaut de clouer temporairement au sol une très grande partie du trafic aérien.
Les coûts ont plus particulièrement progressé chez KLM au troisième trimestre en raison de hausses de salaires mais aussi de difficultés dans l'activité maintenance, où la société fait face à des pénuries de techniciens et à des tensions d'approvisionnement en pièces détachées.
Redresser la rentabilité de KLM
En octobre, KLM a lancé un paquet de mesures pour diminuer structurellement ses coûts, de sorte à améliorer son résultat opérationnel de 450 millions d'euros à court-terme.
En raison de ces coûts plus élevés, les indicateurs de rentabilité d'Air France-KLM reculent sur un an. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a baissé de 10% à 1,896 milliard d'euros tandis que le résultat d'exploitation s'est inscrit à 1,18 milliard, chutant de 32% sur un an.
"Le résultat opérationnel a été significativement impacté par les Jeux olympiques de Paris, affectant Air France comme annoncé précédemment. Du côté de KLM, les défis liés aux coûts ont dépassé les attentes, exerçant une pression sur certains aspects de son modèle économique et renforçant le besoin d’amélioration structurelle à tous les niveaux. Ces mesures s’inscrivent dans les efforts de transformation en cours du groupe, visant à améliorer durablement la performance globale", a expliqué Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, cité dans un communiqué.
Perspectives abaissées
In fine, si les revenus ressortent en ligne avec les attentes, l'Ebitda et le résultat d'exploitation déçoivent. Selon un consensus mis en ligne par la société, les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 8,887 milliards d'euros, un Ebitda de 1,913 milliard d'euros et un résultat d'exploitation de 1,2316 milliard d'euros.
Le résultat net de la société a par ailleurs baissé de 16% à 780 millions d'euros.
Concernant ses perspectives pour 2024, Air France-KLM a indiqué tabler sur des capacités (le nombre de liaisons mises en services) en hausse de 4% cette année par rapport à 2023, contre 5% précédemment.
L'entreprise a surtout revu à la hausse sa projection de hausse de coût unitaire, tablant sur une progression d'environ 3%, contre environ 2% précédemment, en raison des coûts plus importants que prévu au troisième trimestre. Ce qu'Oddo BHF qualifie de "décevant".
UBS juge qu'aussi bien ces perspectives que la hausse des coûts unitaires plus forte que prévu au troisième trimestre ont de quoi peser sur le titre.
Air France-KLM a par ailleurs indiqué que l'alourdissement de la taxe de solidarité sur les billets d'avions, prévue dans le projet de loi de Finances pour 2025, se traduirait par une hausse de la "taxation" de 280 millions d'euros et un impact négatif sur résultat d'exploitation de 90 millions d'euros à 170 millions d'euros.
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