(BFM Bourse) - Le groupe de transport aérien a publié des résultats nettement supérieurs aux attentes au quatrième trimestre et a livré une cible de résultat d'exploitation supérieure meilleure qu'attendu pour 2025. Ce qui vient mettre du baume à une année 2024 plombée par des difficultés importantes.
L'année 2024 pour Air France-KLM a été essaimée de vents contraires. Si le groupe de transport franco-néerlandais s'est illustré en transportant les athlètes et parathlètes lors des Jeux olympiques 2024, cet évènement a provoqué un "comportement d'évitement" des touristes sur la capitale parisienne. Ce qui a retranché 250 millions d'euros à son résultat d'exploitation.
Sa filiale néerlandaise, KLM a fait face à des tensions sur les recrutements ainsi que sur l'approvisionnement de pièces détachées. Le groupe batave subit un bond des redevances aéroportuaires à l'aéroport de Schiphol, son grand hub, ainsi qu'un plafonnement du nombre de vols sur ce même aéroport.
En France l'incertitude politique provoquée par la dissolution de l'Assemblée nationale n'a guère aidé. De même que les hausses de taxations contenues dans les lois de finances pour 2025, que ce soit au niveau de l'impôt sur les sociétés ou de la taxe de solidarité sur les billets d'avions.
On ne s'étonnera donc pas que le bénéfice du groupe dirigé par Ben Smith a chuté de moitié l'an passé, pour atteindre 489 millions d'euros.
Et, pourtant, l'action Air-France KLM explose ce jeudi 6 mars, grimpant de 20,3% à 11 euros vers 11h50. Le titre se dirige vers sa plus forte hausse depuis le 9 novembre 2020.
Sur le seul quatrième trimestre, le groupe de transport franco-néerlandais a livré des résultats de haut vol dépassant nettement les attentes.
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Hausse de la recette unitaire
Sur les trois derniers mois de l'année, la société a dégagé des revenus de 7,88 milliards d'euros, en hausse de 6,4% sur un an, et supérieur au consensus fourni par la société (7,7 milliards d'euros).
Le résultat d'exploitation a lui atteint 396 millions d'euros sur le dernier trimestre de 2024, contre une perte de 56 millions d'euros sur la même période de 2023, alors que le consensus n'espérait que 149 millions d'euros.
Oddo BHF souligne plusieurs éléments qui expliquent cette bonne performance. Tout d'abord la recette unitaire, c'est-à-dire la recette par passager transporté au kilomètre, a été dynamique avec une hausse de 4,4%, grâce à une coefficient de remplissage des avions en hausse chez Air France, KLM et Transavia.
Morgan Stanley évoque aussi un bon impact des prix. Sur ce point, la société indique que "les yields (les conditions de prix, NDLR) ont été très solides sur l'Atlantique Nord et dans les cabines premium". "Le yield de Transavia a, quant à lui été porté par la mise en place des bagages cabine payants tandis que le Cargo a bénéficié d'une bien meilleure haute saison que l'année dernière", ajoute la société.
Le cargo a plus particulièrement bénéficié d'une bonne activité en Asie et sa recette unitaire a grimpé de 20,9% hors effets de changes.
Le résultat d'exploitation d'Air France-KLM a également bénéficié d'une diminution des prix du carburant sur le trimestre et des "coûts ETS" (en clair: les quotas carbone). Mais hors coûts carburant, les coûts unitaires de la société ont progressé de 4% sur le trimestre, plus que ce à quoi s'attendait Stifel (+3%).
Le résultat net a atteint -63 millions d'euros sur les trois derniers mois de l'année contre une perte de 256 millions d'euros un an plus tôt.
Le flux de trésorerie libre d'exploitation ajusté de la société s'est établi à 247 millions d'euros contre un décaissement de 1,09 milliard au quatrième trimestre 2023.
La prévision de résultat prend de court les analystes
À l'issue de cette publication, l'entreprise a annoncé tabler pour 2025 sur une capacité (pour simplifier le nombre de vols offerts) en hausse de 4% à 5%, une hausse de son coût unitaire "à un chiffre bas" par rapport à 2024, et un ratio d'endettement (dette nette rapportée au résultat brut d'exploitation) compris entre 1,5 et 2, contre 1,7 à fin décembre 2024.
Concernant plus particulièrement son résultat d'exploitation, Air France-KLM a indiqué tabler sur une progression d'au moins 300 millions d'euros en 2024, pour un chiffre qui atteindrait donc au moins 1,9 milliard d'euros.
Or, comme le note Deutsche Bank, le consensus tablait jusqu'à présent sur un résultat d'exploitation de 1,76 milliard d'euros pour 2025. Morgan Stanley évoque même un chiffre plus bas à 1,69 milliard d'euros. "Nous nous attendons à ce que l'action monte fortement après cette publication", déduit la banque américaine dans une note publiée avant l'ouverture du marché.
L'explication liée à cette amélioration du résultat d'exploitation est simple. En 2024, le groupe a été pénalisé par environ 600 millions d'euros d'éléments exceptionnels (impacts des JO, capacités réduites et indemnisation de clients en raison de perturbations).
Logiquement, ces effets négatifs ne joueront plus en 2025. En parallèle, l'entreprise anticipe, pour cette année, un impact négatif de 90 millions à 170 millions d'euros lié à la hausse de taxe de solidarité sur les billets d'avions et un autre impact de 65 millions à 110 millions d'euros dû à la hausse des redevances aéroportuaires à Schiphol. Soit au total, environ 300 millions d'euros d'impacts défavorables.
Air France-KLM a, au passage, réitéré ses perspectives de moyen terme, visant pour 2026-2028 une marge opérationnelle de plus de 8%, un flux de trésorerie livre ajusté "significativement positif", et une réduction de ses coûts unitaires.
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