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Réduire la durée des séances pour faciliter la vie familiale des traders, l'idée fait son chemin

samedi 6 juin 2020 à 11h30
Le London Stock Exchange poursuit sa réflexion sur les horaires

(BFM Bourse) - Interpellé par deux fédérations de professionnels de la finance, l'opérateur de la Bourse de Londres, a dévoilé les principales remarques des opérateurs interrogés dans le cadre d'une consultation relative à la question des horaires de Bourse - plus longs en Europe que n'importe où dans le monde. La piste d'une réduction apparaît faire consensus parmi les traders britanniques mais le LSE ne semble disposé à bouger que si tous les opérateurs européens s'y décident.

"Le temps est venu de réduire les horaires de cotation". Pour The Investment Association, une fédération de gestionnaires d'actifs britannique représentant 7.700 milliards de livres d'épargne sous gestion, les résultats de la consultation lancée par le London Stock Exchange en fin d'année dernière à la demande de ces professionnels sont sans équivoque. Dévoilés cette semaine, ils ajoutent encore du poids à l'argument selon lequel le bien-être et la diversité des intervenants dans les salles de marché ne pourrait que profiter de séances moins longues, ce qui in fine améliorerait la performance des placements réalisés pour leurs clients.

Il est certain que les séances sur les places européennes étonnent par leur durée (8h30 à Londres comme à Paris) alors que 6h30 quotidiennes suffisent au NYSE pour générer et de loin les plus importants volumes d'échanges au monde. En Asie, la durée des échanges est encore plus courte : les traders hong-kongais font la pause de midi à 13h et peuvent passer à autre chose une fois le fixing de clôture achevé à 16h10. À Tokyo, la pause déjeuner est avancée de 11h30 à 12h30, la clôture intervenant dès 15h00 !

En pratique, les volumes restent creux pendant une bonne partie de la journée. En moyenne, plus du tiers interviennent dans la dernière heure de la séance et ce phénomène de concentration des échanges va s'accentuant avec la montée en puissance des fonds indiciels.

Plus de 140 réponses ont été adressées au London Stock Exchange, émanant aussi bien d'investisseurs individuels que de banques d'investissements d'envergure mondiale. Et une majorité se sont dits sensibles aux arguments portés par l'Association for Financial Markets in Europe et l'Investment Association selon lesquels des journées de trading moins longues permettraient d'attirer des profils plus variés à ces métiers parmi des personnes avec des contraintes familiales nécessitant davantage de flexibilité sur les horaires, et notamment à l'heure actuelle davantage de femmes (qui, suggèrent nombre d'études, se montrent en moyenne meilleures gérantes).

La majeure partie des traders interrogés a également jugé que les horaires à rallonge n'apportaient aucun avantage en termes de liquidité des échanges, la plupart considérant au contraire que les réduire devrait accélérer la vélocité des échanges et la liquidité des carnets d'ordre.

Harmonisation souhaitable au niveau européen

En termes d'amplitude, une majorité des investisseurs ayant répondu ont émis une préférence pour une séance de 09h00 à 16h00, les hypothèses de 09h00 à 16h30 ou 09h30 à 16h30 étant parfois citées. Certains encore ont préconisé de conserver les horaires actuels d'ouverture et de fermeture, mais d'ajouter une pause à la mi-journée. Seule une minorité s'est prononcé en faveur du maintien des horaires actuels. (L'heure de Londres est en avance d'une heure par rapport à celle de Paris).

Cependant, d'après le LSE une bonne partie des répondants ont aussi exprimé l'opinion selon laquelle, pour retirer les pleins bénéfices d'une réduction des horaires, il faudrait idéalement qu'une harmonisation s'opère au niveau de l'Europe tout entière. "Sans cette harmonisation, l'objectif d'une amélioration de la diversité et du bien-être [des professionnels de la finance] serait plus difficile à accomplir, étant donné la composante pan-européenne des activités dans de nombreuses spécialités de l'industrie financière".

À ce stade donc, l'opérateur britannique s'abstient donc de trancher. Prenant note du fait que "London Stock Exchange va continuer à discuter activement avec les parties prenantes et les organisations représentatives sur ce sujet". D'autres opérateurs européens, dont Euronext, examinant la question de leur côté, "nous attendons la publication de leurs conclusions car cela sera un facteur important pour envisager d'éventuelles modifications de nos horaires de trading, étant donné cette préférence pour une solution harmonisée".

De son côté, l'opérateur paneuropéen a donc également lancé "une large consultation avec les différents acteurs de l’écosystème boursier européen impacté par cet éventuel changement d’horaires". Cette consultation se clôt le 30 juin. Euronext prendra position ensuite en fonction des résultats.

Si un raccourcissement des séances est donc encore au stade de l'hypothèse, l'idée semble donc faire son chemin. D'autant plus s'il s'avère que les professionnels du marché français s'expriment dans le même sens que leurs homologues britanniques. La Bourse de Stockholm (propriété du Nasdaq) et la Deutsche Börse semblent jusqu'ici moins pressés de se pencher sur le sujet toutefois.

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