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La valeur des obligations pandémie dévisse avec le coronavirus

mercredi 26 février 2020 à 16h48

(BFM Bourse) - En 2017, la Banque mondiale a levé 320 millions de dollars en émettant sur le marché des "obligations catastrophes" dont le remboursement est conditionné à la situation sanitaire mondiale. À partir de certains seuils épidémiques, les investisseurs perdent le droit à être remboursés et les fonds mis en réserve commenceront à être distribués à des pays dans le besoin.

La flambée des cas de coronavirus met sous pression le cours des "obligations pandémie" émises par la Banque mondiale sur le modèle des obligations catastrophes, des produits financiers apparus il y a une trentaine d'années destinés à mutualiser certains risques de grande ampleur auprès d'un pool d'investisseurs.

En 2014, il avait fallu trois mois à la communauté internationale pour apporter aux pays d'Afrique occidentale à faible revenus (Guinée, Libéria et Sierra Leone) touchés par le virus Ebola les ressources financières nécessaires aux interventions d'urgences. Un délai durant lequel le nombre d'infections dans ces trois pays avait décuplé...

Afin d'essayer de raccourcir ce délai, la Banque mondiale, en association avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des partenaires du secteur privé, a par la suite mis sur pied un mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie (Pandemic Emergency Financing Facility, ou PEF) s'apparentant aux obligations catastrophes.

Transférer une partie des risques à des investisseurs

Les "CAT bonds" sont une forme de désintermédiation inaugurée par le secteur de l'assurance dans les années 1990. En complément des traités de réassurance (les polices d'assurance que les assureurs souscrivent auprès des réassureurs spécialisés dans la modélisation et l'indemnisation des risques massifs), le principe est de transférer une partie du risque à des investisseurs institutionnels en quête de rendement supérieur à celui des obligations de référence de même échéance. Ces obligations offrent à ces derniers des intérêts réguliers, mais perdent leur valeur en cas de survenue de catastrophes d'ampleur prédéfinie.

En 2017, la Banque mondiale a ainsi recueilli 320 millions de dollars au total (une souche de 225 millions de dollars de titres dits catégorie A, rapportant un intérêt annualisé de 8,3725% actuellement, et une souche de catégorie B, à 12,9725% de 95 millions). C'est la générosité de pays donateurs, le Japon et l'Allemagne, qui couvre le paiement des intérêts, en l'occurrence mensualisés.

Des cours qui baissent

Sans aller dans le détail du prospectus de ces obligations, long de près de 400 pages, les conditions de remboursement des obligations A apparaissent encore largement assurées, et le cours indicatif était tout proche du nominal à 99,375% mardi en clôture.

En revanche, alors que l'échéance est pourtant proche -15 juillet 2020- la probabilité pour les investisseurs d'obtenir le remboursement du principal de la tranche B s'éloigne au vu des critères retenus (qui comprennent le nombre de cas ou de décès, la vitesse de progression de la maladie et sa propagation au-delà des frontières). Le cours s'en ressent donc à la baisse, avec une perte de valeur de l'ordre de 30 à 40% selon Bloomberg.

Guillaume Bayre - ©2023 BFM Bourse
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