FRANCFORT (Reuters) -L'inflation dans la zone euro s'est accélérée en août, dépassant légèrement l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui renforce les arguments en faveur d'un statu quo sur les taux d'intérêt.
L'indice des prix à la consommation calculé aux normes européenne (IPCH) dans les 20 pays partageant l'euro ressort à +2,1% en août en rythme annuel, contre 2% en juillet, selon une première estimation publiée mardi par Eurostat.
Il est légèrement supérieur aux attentes des économistes interrogés par Reuters, qui tablaient sur un maintien de l'inflation à 2% le mois dernier.
Cette hausse inattendue de l'inflation s'explique notamment par l'augmentation des prix des denrées alimentaires non transformées et d'un ralentissement moins marqué de la baisse de l'énergie, précise l'office de statistique de l'UE.
Elle confirme par ailleurs les propres prévisions de la BCE selon lesquelles l'inflation devrait osciller autour de l'objectif fixé jusqu'à la fin de l'année, la faible inflation des biens et la modération des prix de l'énergie compensant la croissance toujours robuste des prix des denrées alimentaires et des services.
L'inflation sous-jacente, une mesure très surveillée qui exclut les prix volatils de l'alimentation et des carburants, est quant à elle restée stable à 2,3%, alors que les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à un ralentissement à 2,2%.
La banque centrale des 20 pays partageant l'euro a opté depuis juillet pour le statu quo après une baisse continue de ses taux et ses responsables attendent désormais d'observer l'impact des droits de douane américains avant de décider d'un nouvel éventuel assouplissement.
La BCE devrait maintenir ses taux directeurs inchangés lors de sa prochaine réunion, prévue le 11 septembre.
Les marchés s'attendent à ce que les taux d'intérêt restent stables jusqu'à la fin de l'année, même si les responsables de la politique monétaire devraient encore débattre de la nécessité d'un assouplissement supplémentaire, en plus des deux points de pourcentage de baisse opérés depuis mi-2024.
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a dit mardi à Reuters que Francfort devait maintenir ses taux directeurs à leur niveau actuel car l'économie de la zone euro résiste aux droits de douane américains et l'inflation pourrait s'avérer plus élevée que prévu.
(Balazs Koranyi; version française Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)
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