par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue vendredi sans grand changement à l'ouverture au lendemain des records de quatre grands indices, tandis que les Bourses européennes sont sur de faibles variations à mi-séance au terme d'une semaine marquée par des décisions plusieurs grandes banques centrales.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,01% pour le Dow Jones, de 0,03% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,05% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,23% à 7.872,49,32 points vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax fléchit de 0,21%. A Londres, le FTSE grignotte 0,08%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 et l'EuroStoxx 50 de la zone euro progressent chacun de 0,01%, tandis que le Stoxx 600 abandonne 0,10%, plombé par des prises de bénéfice dans le compartiment technologique.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 gagne à ce stade 0,59%, tandis que le Stoxx 600 est pratiquement stable.
Le sentiment du marché est encore soutenu par les perspectives de baisses de taux aux Etats-Unis annoncées mercredi par la Réserve fédérale américaine (Fed). Outre la banque centrale américaine, la Banque du Canada (BoC), la Banque de Norvège (Norges Bank), la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque du Japon (BoJ) ont rendu cette semaine leurs décisions respectives de politique monétaire, allant d'une baisse des taux de 25 points de base à un statu quo.
La décision de la Fed a renforcé l'appétit pour les actifs risqués, permettant aux indices Dow Jones, S&P 500, Nasdaq et Russell 2000 (indice qui regroupe les petites et moyennes capitalisations), de toucher jeudi de nouveaux pics.
"Nous recherchons un soutien à la croissance économique et une justification des valorisations tendues, et la perspective de taux d'intérêt plus bas y contribue", souligne Sam Stovall, chef stratège en investissements chez CFRA Research.
En Europe, le compartiment technologique, qui avait subi des pertes en juillet et en août, s'achemine vers un gain mensuel de 4,43%. L'indice a enregistré sur l'ensemble de la semaine une hausse de 4,90%.
Parallèlement la volatilité sur les actions, mesurée par le Vix à Wall Street et le VStoxx sur l'indice Euro Stoxx 50, est en recul, malgré une séance dite des "trois sorcières", c'est-à-dire l'arrivée à échéance d'options et contrats à terme le troisième vendredi des mois de mars, juin, septembre et décembre.
Les statistiques contrastées du jour montrant une hausse plus forte que prévu en août des ventes au détail au Royaume-Uni, un recul en août des prix à la production en Allemagne et une légère détérioration en septembre du climat des affaires en France dans un contexte d'incertitude politique, n'ont pas affecté la bonne humeur du marché.
Le prochain test pourrait être l'entretien téléphonique prévu ce vendredi entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping pour parvenir à un accord sur TikTok et apaiser les tensions entre les deux superpuissances.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Fedex bondit de 5% en avant-Bourse après avoir publié un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes de Wall Street.
United Parcel Service prend 1,2% en avant-Bourse avec l'abandon de son projet de rachat d'Estafeta, une entreprise mexicaine de transport de colis.
VALEURS EN EUROPE
Crédit Agricole SA prend 1,44%, des sources ayant rapporté que la banque française travaille avec Deutsche Bank et Rothschild sur une éventuelle fusion de sa branche italienne avec Banco BPM (-1,41%).
Thales et Dassault Aviation reculent respectivement de 2,33% et 4,56%, Goldman Sachs ayant entamé le suivi des titres à "vendre", les jugeant moins intéressants que ceux de leurs concurrents dans un contexte de redéfinition du secteur européen de la défense.
Stellantis avance de 3,39% à la faveur d'un changement de recommandation de la part de Berenberg, passé à "acheter" sur le constructeur automobile. Le groupe a par ailleurs présenté une batterie sans onduleur ni chargeur.
Le fabricant allemand de pneus Continental bondit de 32% au lendemain de la scission d'Aumovio, qui gagne 3,99%.
Kuehne+Nagel cède 7,11%, Deutsche Bank ayant abaissé sa recommandation sur le groupe suisse de logistique suisse à "conserver".
Les groupes européens de logistique Maersk et Hapag-Lloyd abandonnent respectivement de 4,96% et 3,16%, les analystes ayant fait état d'une forte baisse des indices de fret par conteneur et prévenu que les volumes portuaires américains pourraient diminuer.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans monte de 2,3 points de base (pb), à 2,7374%, tandis que le 30 ans s'affiche à 3,32% après avoir grimpé en séance à 3,41% en réaction à l'annonce d'une augmentation des émissions de dette allemande.
Le rendement des obligations françaises à dix ans progresse de 2,4 points de base, à 3,5495%, tandis que celui des obligations italiennes de même échéance ressort à 3,5622%, alors que l'agence de notation Fitch doit rendre dans la soirée sa décision sur la note souveraine de l'Italie, une semaine après avoir dégradé la France.
L'écart entre les rendements des obligations allemandes et françaises à 10 ans reste au-dessus des 80 points de base, tandis que celui entre l'Italie et la France est tombé à zéro. Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans avance de 2,2 points de base, à 4,1255%, tandis que celui à deux ans, plus sensible à l'évolution des taux directeurs, est stable, à 3,5799%.
Au Japon, les rendements obligataires grimpent après le statuo quo décidé par la Banque du Japon, le dix ans prenant 4,5 pb à 1,64%, égalant le plus haut de plus de 17 ans du début du mois. Le rendement à cinq ans, de son côté, a bondi de 4,5 pb à 1,2%, un niveau inédit depuis octobre 2008.
CHANGES
Le yen japonais s'est renforcé vendredi autour de 147 pour un dollar avant d'effacer une partie de ses gains dans une séance volatile marquée par la décision de la BoJ de maintenir ses taux directeurs. Deux voix dissidentes au sein du comité de politique monétaire de la banque ont appelé à une hausse des taux.
Le dollar progresse de 0,22% face à un panier de devises internationales, regagnant un peu de terrain après être tombé mercredi à un creux de trois ans et demi avec la baisse des taux directeurs aux Etats-Unis.
L'euro recule de 0,25%, à 1,1755 dollar, dans un contexte de tensions sociales en France avec notamment une mobilisation massive jeudi à l'appel des syndicats.
La livre sterling s'échange à 1,3488 dollar, en baisse de 0,49%, alors que les emprunts britanniques du secteur public ont totalisé 83,8 milliards de livres (96,16 milliards d'euros) entre avril et août, soit 11,4 milliards de livres de plus que prévu par l'autorité budgétaire britannique, selon les données officielles publiées vendredi. Cela complique la situation pour la ministre des Finances, Rachel Reeves, qui doit présenter son budget le 26 novembre.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est en repli vendredi, les craintes liées à la demande prenant le pas sur la baisse des taux directeurs de la Fed.
Le Brent reflue de 0,25% à 67,26 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) décline de 0,53% à 63,23 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin)
Copyright © 2025 Thomson Reuters