PARIS - TotalEnergies a publié jeudi un résultat net ajusté en léger repli au titre du troisième trimestre 2025, marqué par une baisse des prix du pétrole en partie compensée par la hausse de la production et des marges de raffinage, tout en prévoyant une baisse de son endettement d'ici à la fin de l'année.
La compagnie pétrolière et gazière française, également très présente dans les énergies renouvelables, a précisé dans un communiqué que, compte tenu notamment d'un solde de cessions nettes d'acquisitions de 1,5 milliard de dollars anticipé au quatrième trimestre, son niveau d'endettement à fin 2025 devrait s'établir entre 15% et 16%.
La ratio d'endettement de TotalEnergies atteignait 17,3% au 30 septembre, contre 12,9% un an plus tôt.
Son PDG, Patrick Pouyanné, a déclaré lors d'une conférence téléphonique avec les analystes qu'un baril à 65 dollars - et "peut-être un peu plus" - était une "bonne hypothèse" pour le trimestre en cours, ajoutant que son groupe s'était montré probablement un peu "timide" en matière de prévisions de prix du pétrole et de marges de raffinage.
"Nous commençons à voir un véritable impact sur le marché des dernières sanctions contre la Russie", a-t-il expliqué, citant notamment la décision des Etats-Unis de cibler les deux plus grandes compagnies pétrolières russes, Rosneft et Lukoil, annoncée le 22 octobre par Donald Trump.
TotalEnergies a déclaré dans son communiqué que, "dans un contexte économique et géopolitique demeurant incertain", les prix du pétrole étaient orientés à la baisse du fait d'une offre abondante alimentée par les pays non-Opep et la décision de l'Opep+ de poursuivre la remise sur le marché de réductions volontaires de production.
Il prévoit en outre que sa production d'hydrocarbures s'établira entre 2,525 et 2,575 millions de barils par jour au quatrième trimestre, en croissance de plus de 4%.
Le groupe a confirmé que ses investissements nets devraient être en ligne avec sa prévision annuelle de 17 à 17,5 milliards de dollars, notamment en tenant compte de 2 milliards de cessions d'ici à fin 2025.
DES FINALISATION DE CESSIONS PRÉVUES AU T4
Celles-ci doivent en particulier intégrer la finalisation de ventes d'actifs dans l'exploration-production au Nigeria et en Norvège, ainsi que des cessions partielles dans les renouvelables en Amérique du Nord et en Grèce.
Vers 14h05 GMT, l'action TotalEnergies cédait 2,25% à 52,92 euros pendant que le CAC 40 perdait 0,80%.
Evoquant un trimestre "sans surprise", Citi a estimé dans une note que le niveau d'endettement de TotalEnergies justifiait sa réaction "face aux menaces d'un affaiblissement macroéconomique", ajoutant toutefois que le bilan du groupe reflétait "des choix d'investissements dans la durée et la croissance du portefeuille" qui, selon l'intermédiaire, constituent un atout.
TotalEnergies a enregistré sur la période juillet-septembre un résultat net ajusté de 4,0 milliards de dollars (-2,4%), un Ebitda ajusté de 10,3 milliards (+3%) et une production de 2,508 millions de barils par jour (+4,1%).
Selon les données de LSEG, les analystes attendaient en moyenne un résultat net ajusté de 4 milliards de dollars.
TotalEnergies propose un troisième acompte sur dividende de 0,85 euro par action (+7,6%) au titre de l'exercice 2025.
Son conseil d'administration a en outre approuvé la résiliation du programme de certificats de dépôt américains (ADR) du groupe, dont la conversion en actions ordinaires cotées à New York est prévue à compter du 8 décembre, un projet qui doit permettre de mieux répondre aux attentes des investisseurs américains.
TotalEnergies, qui a cherché à rassurer ces derniers mois face au ralentissement de ses cessions d'actifs et à la hausse de sa dette, a annoncé fin septembre lors de sa journée investisseurs la mise en œuvre d'un plan d'économies de 7,5 milliards de dollars sur la période 2026-2030, après avoir indiqué qu'il réduirait ses rachats d'actions pour s'adapter à la baisse des prix du pétrole.
Conformément à ces annonces, il a autorisé jusqu'à 1,5 milliard de dollars de rachats d'actions au quatrième trimestre, contre 2 milliards par trimestre précédemment.
Le groupe a également fait savoir fin septembre qu'il prévoyait de réduire ses investissements annuels d'un milliard de dollars par an par rapport à ses précédentes indications.
(Rédigé par Benjamin Mallet, avec America Hernandez, édité par Kate Entringer)
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