par David Milliken
WASHINGTON (Reuters) -Le Brexit devrait continuer à peser sur la croissance économique britannique au cours des prochaines années, et cela doit servir d'avertissement au reste du monde sur les dommages liés aux barrières commerciales, a déclaré samedi le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Andrew Bailey.
La BoE estime depuis longtemps que le vote de 2016 en faveur de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE) a pénalisé les exportations du pays en alourdissant la réglementation, malgré l'accord de 2020 visant à maintenir un commerce sans droits de douane entre la Grande-Bretagne et le bloc communautaire.
"Si vous me demandez quel est l'impact sur la croissance économique (...), la réponse est que dans un avenir prévisible, il est négatif, mais à plus long terme, il devrait y avoir un contrepoids positif, bien que partiel", a déclaré Andrew Bailey au Group of Thirty (Groupe des Trente ou G30), un "think tank" qui rassemble banquiers centraux et responsables financiers à Washington.
La capitale américaine a été au centre de l'attention sur la semaine qui s'achève avec les réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui ont accordé une large place à l'impact des droits de douane voulus par le président Donald Trump.
Selon Andrew Bailey, le Brexit prouve que les entreprises peuvent s'adapter à des conditions commerciales plus difficiles, mais que cela prend du temps et que la croissance sera toujours inférieure à son potentiel.
"Si l'on rend une économie moins ouverte, la croissance s'en trouvera limitée, mais à plus long terme, le commerce s'ajustera et se reconstruira. C'est ce qui semble s'être produit. Le même argument vaut pour l'économie mondiale et les droits de douane", a-t-il expliqué.
Les prévisions du Bureau de responsabilité budgétaire (Office for Budget Responsibility) en Grande-Bretagne montrent que le Brexit réduira le niveau de productivité à long terme du pays de 4% comparativement à un maintien dans l'UE.
(Reportage David Milliken; version française Claude Chendjou)
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