(BFM Bourse) - À mesure que des nouvelles préoccupantes arrivaient du front ukrainien ainsi que des canaux diplomatiques, la Bourse de Moscou a largement creusé ses pertes ce lundi, pour finir par boucler sa plus mauvaise séance depuis 2008. L'indice de référence, le Moex, a perdu 10,5%, quand l'indice élargi (RTS) a lui cédé plus de 13%.
Déjà d'une taille (très) modeste avant que le spectre d'un conflit armé avec l'Ukraine n'entre en ligne de compte, la Bourse russe a subi de très lourdes pertes ce lundi sur fond d'informations inquiétantes en provenance du front. En vigueur depuis 2015 dans le Donbass (région de Donetsk), le cessez-le-feu est en effet enfreint quasi-quotidiennement depuis plusieurs semaines. Pire, s'il l'était jusqu'alors violé par les séparatistes pro-russes, c'est aujourd'hui l'armée russe qui a annoncé avoir tué 5 "saboteurs" venus d'Ukraine en territoire russe, et capturé un soldat. Alors que l'ambiance semblait plutôt à la désescalade dans la matinée, l'annonce de l'armée russe a provoqué un nouvel accès de panique sur les Bourses mondiales, d'autant que le Kremlin avait auparavant jugé "prématuré" d'organiser un sommet entre Vladimir Poutine et Joe Biden.
Conséquence de la possible imminence d'une guerre ouverte, l'indice phare de la Bourse de Moscou, le Moex Index, s'est effondré de 10,5%, au plus bas en clôture depuis octobre 2020. L'indice élargi, le RTS a même lâché plus de 13%, portant à près de 25% son plongeon depuis le 1er janvier.
La devise russe n'a pas été épargnée non plus. Sur le Forex, le rouble a brièvement passé la barre des 90 roubles pour un euro (90,3) avant de se stabiliser autour de 89,5 roubles pour un euro, à un creux depuis juin dernier. Le rouble a par ailleurs tutoyé le seuil des 80 dollars jamais franchi auparavant, culminant à 79,7 dollars pour un rouble en cours de séance. La devise locale a ainsi flirté avec son plus bas historique par rapport au billet vert atteint... le 26 janvier dernier, qui avait provoqué une intervention de la Banque centrale - celle-ci avait notamment annoncé son intention de ne plus acheter de devises étrangères sur son marché intérieur pour soutenir sa monnaie.
(avec AFP)