(BFM Bourse) - Portés par les dividendes distribués par les groupes américains, les dividendes totaux ont atteint un nouveau record au troisième trimestre 2019 à 355,3 milliards de dollars. En revanche, Janus Henderson observe un ralentissement de la croissance de ces dividendes, qu'ils attendent plus modérée en 2020 au vu de la conjoncture économique mondiale.
Nouveau record. Les dividendes totaux distribués aux actionnaires à travers le monde ont augmenté de 2,8% pour atteindre la coquette somme de 355,3 milliards de dollars, ce qui correspond à une augmentation de 5,3% des dividendes sous-jacents, ajustés notamment des dividendes extraordinaires et des fluctuations de change, selon les chiffres du dernier rapport de Janus Henderson. La société de gestion d'actifs qui étudie les tendances à long terme en matière de dividendes au niveau mondial -via son indice Janus Henderson Globan Dividend (JHGDI)- analyse pour ce faire en détail les 1.200 plus importantes sociétés en matière de capitalisation boursière, celles-ci représentant environ 90% des dividendes payés à l'échelle internationale quand les 1.800 sociétés suivantes ne représentent que 10% du total.
À la même période l'an dernier, ce montant total de dividendes avait progressé de 4,4% pour s'établir à 345,7 milliards de dollars. "Le ralentissement de la croissance des dividendes mondiaux s'est enclenché", note dans un communiqué la société de gestion active, qui est l'une des principales dans le monde avec 326,6 milliards d'euros d'actifs sous gestion.
Pour rappel, selon la même étude, les dividendes versés aux actionnaires dans le monde avaient progressé de 1,1% au deuxième trimestre comparé à un an plus tôt, à 513,8 milliards de dollars.
"Nous avons mis en garde les investisseurs depuis le début de l'année sur le fait que la croissance rapide des dividendes au cours des deux dernières années allait revenir à des niveaux plus normaux", a souligné dans le communiqué Jane Shoemake, directrice de la gestion actions internationales "high yield" de Janus Henderson, l'expliquant par "le ralentissement de l'économie mondiale".
Nouveau record outre-Atlantique, net ralentissement en Asie-Pacifique
Dans le détail, par zone géographique, les dividendes ont progressé de 4,1% aux États-Unis, atteignant un nouveau record historique de 124,7 milliards de dollars (plus de 35% du total), même si 60% des groupes américains ont maintenu leur dividende au même niveau au 3e trimestre, contre seulement 10% lors des trois premiers mois de 2019.En Asie-Pacifique en revanche, le ralentissement s'est davantage fait sentir puisque "la baisse des bénéfices affecte rapidement les dividendes dans cette région du monde, la plupart des sociétés suivant une politique de taux de distribution fixe", observe Janus Henderson. Les dividendes versés dans cette zone ont ainsi reculé de 2,8% à 60,1 milliards d'euros entre juillet et septembre, le deuxième trimestre consécutif de baisse. "L'Australie et Taïwan ont joué un rôle important dans cette baisse", précise l'étude. "D'un point de vue saisonnier, le troisième trimestre est particulièrement important pour l'Asie-Pacifique et la Chine. Ces derniers ont affiché des signes de faiblesse évidents", note la société de gestion.
Taux de croissance record pour la France
Si les dividendes ont baissé de 2,8% à 19,6 milliards de dollars en Europe continentale sur la même période, "traditionnellement faible" selon la société de gestion d'actifs, ils ont bondi de près de 14,8% en France par rapport au 3e trimestre 2018 "grâce à la croissance solide des dividendes de Publicis et de Pernod Ricard", souligne l'étude. "Parmi les pays plus importants, la France est celui qui a enregistré la croissance sous-jacente (retraitée des effets de change, des dividendes extraordinaires et de facteurs techniques) la plus rapide" précise Janus Henderson.Ce dernier conserve en outre ses prévisions inchangées pour l'année 2019, tablant sur un montant record de 1.430 milliards de dollars de dividendes, ce qui correspondrait à une hausse de 3,9% par rapport à 2018.