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Marché : Le bric veut être plus influent, évite le sujet du dollar

mardi 16 juin 2009 à 19h54
BFM Bourse

par Gleb Bryanski et Guy Faulconbridge

EKATERINBOURG, Russie (Reuters) - Les dirigeants des quatre principales économies émergentes ont demandé à avoir davantage leur mot à dire dans le système financier mondial, mais ils ont évité de s'en prendre à la domination du dollar comme monnaie de réserve internationale.

Le premier sommet formel des dirigeants du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), à Ekaterinbourg, dans l'Oural, s'est achevé sur une brève déclaration du président Dmitri Medvedev et sur un communiqué final dans lequel le groupe a demandé à un rôle plus grand pour les nations en développement dans les institutions financières internationales et aux Nations unies.

Le communiqué final ne contient en revanche pas un mot sur deux initiatives auxquelles Moscou avait semblé tenir beaucoup, la réduction du rôle du dollar et la création d'une monnaie de réserve supranationale.

De source proche de la délégation russe, on a cependant déclaré à Reuters que les dirigeants du BRIC demandaient à leurs ministres des Finances et à leurs banques centrales d'élaborer des propositions concernant de nouvelles monnaies de réserve.

Cette demande ne figure pas dans le communiqué final.

De même source, on a aussi déclaré que les quatre chefs d'Etat demandaient à leurs ministres des Finances et leurs banquiers centraux de faire des propositions sur une utilisation plus large des monnaies respectives des pays du BRIC dans leurs échanges commerciaux mutuels.

"Nous sommes déterminés à avancer vers une réforme des institutions financières internationales, afin qu'elles reflètent les changements de l'économie mondiale", disent les quatre pays du BRIC dans leur communiqué.

"Les économies émergentes et en développement doivent avoir davantage leur mot à dire et une plus grande représentation dans les institutions financières internationales", ajoutent-ils.

"Nous pensons aussi qu'un système monétaire international stable, prévisible et plus diversifié est grandement nécessaire."

"ORDRE MONDIAL PLUS JUSTE"

Avant l'ouverture du sommet, la Russie avait déclaré que la question des monnaies de réserve internationale serait évoquée. Mais la Chine était restée silencieuse sur ce sujet, ce qui laissait entendre qu'il y avait peu d'unité sur ce dossier.

"Les monnaies de réserve existantes, dont le dollar américain, n'ont pas accompli leurs fonctions", avait déclaré Dmitri Medvedev lors d'une conférence de presse avant le sommet.

"Nous n'y arriverons pas sans monnaies de réserve supplémentaires", avait-il ajouté en évoquant la possibilité d'une nouvelle monnaie supranationale ou un rôle plus grand des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international, l'unité de compte du FMI établie en fonction d'un panier de devises.

"Nous avons discuté des moyens de rendre plus juste le processus de prise de décision sur les questions internationales les plus importantes - sur l'économie, la politique internationale et la sécurité", a déclaré Medvedev dans sa déclaration finale, à l'issue de la réunion.

"Le sommet du BRIC doit créer les conditions d'un ordre mondial plus juste."

Les trois autres chefs d'Etat étaient assis aux côtés de Medvedev pendant que celui-ci faisait sa déclaration. Ils sont ensuite partis sans s'être exprimés.

AHMADINEJAD FÉLICITÉ

Avant le sommet, les pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) se sont réunis à Ekaterinbourg. Medvedev les a appelés à utiliser leurs devises nationales pour commercer entre eux.

"Nous devons renforcer le système international de changes non seulement en consolidant la position du dollar mais également en créant de nouvelles monnaies de réserve et éventuellement (...) en créant un nouveau moyen de paiement supranational (...)", a déclaré le chef de l'Etat russe.

En marge de la réunion de l'OCS, une rencontre bilatérale a été organisée entre le Premier ministre indien Manmohan Singh et le président pakistanais Asif Ali Zardari, une initiative qui suscite un espoir de reprise du dialogue entre les deux pays voisins.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, confronté à des troubles dans son pays provoqués par sa réélection contestée à la tête de l'Iran, s'est rendu à Ekaterinbourg pour participer au sommet de l'OCS. Ahmadinejad y a été félicité pour sa réélection, a indiqué une porte-parole du Kremlin.

L'OCS réunit la Russie, la Chine et les ex-républiques soviétiques du Kazakhstan, d'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan. L'Iran était convié à la réunion en tant qu'observateur.

Version française Dominique Rodriguez

Copyright (C) 2007-2009 Reuters

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