(BFM Bourse) - Après deux dernières séances bouclées en nette baisse sur fond d'incertitudes quant à l'issue des négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, le CAC 40 teste sa capacité de rebond mercredi matin.
En ce 8 mai où l'on commémore l'armistice de la seconde guerre mondiale, la Bourse parisienne reste ouverte et se montre particulièrement hésitante, affichant dans un premier temps de maigres gains avant de revenir en territoire négatif à partir de 12h et d'afficher un léger recul de 0,18% à 5.385 points vers 12h30. Au lendemain d'un net repli (-1,6%), les opérateurs n'ont pas complètement déserté la cote parisienne mercredi en ce jour férié, comme en témoignent le volume d'échanges moyen de 800 millions d'euros.
À la veille d'un nouveau round de négociations entre représentants américains et chinois au commerce, à Washington, le risque de voir l'administration Trump mettre à exécutions sa menace de relèvement des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits chinois reste entier. D'autant que les statistiques mensuelles du commerce extérieur chinois montrent que l'excédent commercial avec les États-Unis continue de se creuser, à 21 milliards de dollars sur le mois d'avril, malgré une baisse inattendue de 2,7% des exportations chinoises, quand les analystes interrogés par Reuters anticipaient une progression de 2,3%, ce qui pourrait fournir un argument supplémentaire aux négociateurs américains. De l'autre côté de la balance commerciale, les importations chinoises ont rebondi en avril, suggérant une relance de la demande intérieure.
"Qu’on le veuille ou non, une escalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin pourrait un peu plus paralyser l’économie chinoise en laissant très peu de marge de manœuvre au président Xi Jinping" jugent les experts de Mirabaud Securites dans leur note matinale. Ces derniers poursuivent en estimant que ce sont donc "les États-Unis [qui] tiennent le couteau par le manche ce dont Donald Trump est conscient et abuse". Ils rappellent également que les raisons de la baisse des Bourses mondiales sont "à mettre sur le compte de compte des dernières déclarations du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin et du représentant au Commerce, Robert Lighthize qui ont affirmé que la Chine aurait fait marche arrière sur certains de ses engagements". Et "si la venue de la délégation chinoise à Washington n’est pas remise en question", les experts "doutent fortement qu’il puisse y avoir un accord vendredi". Optimiste, le PDG de JP Morgan Chase Jamie Dimon estime toujours à 80% la probabilité qu'un accord commercial soit finalement trouvé entre les deux plus grandes puissances économiques.
EssilorLuxottica et Air France - KLM délaissés
Sur le front des valeurs, peu de mouvements d'envergure à relever sur la cote parisienne mercredi, la saison des résultats trimestriels touchant à sa fin, les opérateurs reprennent les affaires courantes. À noter tout de même, le nouveau repli du titre Air France - KLM (-3% vers 12h50) alors que le plan de départs volontaires, qui devrait toucher 465 salariés du groupe dans l'Hexagone, se précise. Également mal orienté, l'action EssilorLuxottica lâche 1% en réaction à l'abaissement de la recommandation de Citigroup à "vendre", que la banque américaine justifie par les problèmes de gouvernance du groupe et par sa prévision d'une croissance des ventes en bas de fourchette de prévisions cette année. Toujours sur le CAC, Atos signe un joli rebond (+1,4%) au lendemain d'une perte de 3,7% tandis que Valeo (-1,7%) signe la plus mauvaise performance du baromètre à mi-séance, suivi de près par Société Générale (-1,5%) qui subit également un abaissement d'objectif de la part d'UBS.Quelques valeurs se détachent sur le SRD, avec notamment Ateme -spécialiste de l'infrastructure de diffusion vidéo- qui s'adjuge 3,6% après avoir dévoilé un chiffre d'affaires en croissance de 34% à taux de change constant sur les trois premiers mois de l'année 2019. Sans actualité particulière, la biotech Cerenis bondit (+19%) dans des volumes d'échanges particulièrement nourris (plus de 6% du tour de table), tout comme Genomic Vision dont l'action grimpe de 6,7%, avec plus de 7% du capital qui a déjà changé de mains à la mi-séance.
Enfin, sur le marché pétrolier, le repli se poursuit mercredi pour les barils de brut alors que l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a encore revu à la hausse ses prévisions sur la production américaine. Le baril de Brent européen de mer du Nord cède ainsi 0,4% à 69,60 dollars, quand celui de WTI texan recule de 0,24% à 61,23 dollars. La parité eurodollar reste pour sa part quasi-stable, à 1,1203 dollar (+0,08%).