(BFM Bourse) - Le spécialiste des processeurs graphiques poursuit son irrésistible ascension boursière, avec une capitalisation qui s'élève désormais à 2.131 milliards de dollars.
Et dire qu'il y a encore un an Nvidia ne valait même pas 1.000 milliards de dollars… Le spécialiste des processeurs graphiques a franchi lundi soir une nouvelle étape de son irrésistible ascension boursière.
Le groupe co-fondé en 1993 par Jensen Huang a gagné 3,6% lundi à Wall Street, défiant la morosité ambiante (le Nasdaq a perdu 0,4%). Cette nouvelle progression porte à 72% sa progression sur l'ensemble de 2024 et à plus de 265% sur un an.
Surtout elle permet à Nvidia, pour la première fois, de monter sur le podium des plus importantes capitalisations boursières au monde. Avec 2.131 milliards de dollars (la valeur totale des actions du groupe), Nvida a désormais dépassé Saudi Aramaco (2.064 milliards de dollars), selon les données de companiesmarketcap.com. Seuls Apple (2.774 milliards de dollars) et Microsoft (3.087 milliards de dollars) devancent désormais Nvidia.
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Essor de l'IA
Depuis le lancement du robot conversationnel ChatGPT en novembre 2022, Nvidia a vu la demande pour ses processeurs graphiques (GPU) s'envoler. Initialement utilisés pour améliorer la qualité graphique des jeux vidéos, ces GPU sont devenus indispensables pour donner la puissance de calcul suffisante pour entraîner les grands modèles de langages présents dans les intelligences artificielles (IA) génératives.
En conséquence, l'activité de Nvidia a littéralement explosé. Sur son dernier exercice publié, ses revenus ont bondi de 126% à 60,9 milliards de dollars, avec une progression de 265% sur le seul quatrième trimestre. Les perspectives de la société ont montré que le train est loin de ralentir: au premier trimestre de son exercice en cours, Nvidia table sur des revenus de 24 milliards de dollars, soit une hausse de 233% par rapport à la même période du précédent exercice. Cette publication, livrée il y a deux semaines, a permis à l'action de gagner 16% sur une séance.
L'explosion boursière de Nvidia fascine autant qu'elle inquiète et nombre d'observateurs font le parallèle entre son ascension et celle de Cisco qui avait vu son cours bondir de 236% entre début 1999 et mars 2000 avant de s'effondrer.
Tout sauf une bulle?
Mais les d'experts soulignent que la progression boursière de Nvidia a pour vertu d'être liée à ses fondamentaux et l'envolée de ses revenus, ce qui n'était pas le cas des sociétés de la bulle internet.
"Dans la mesure où nous avons couvert les valeurs techs durant la 'bulle.com', nous pouvons dire que cela n'a rien à voir avec la période 1999/2000. En effet, les valorisations élevées, le manque de monétisation et d'infrastructure, les bilans fragiles, les modèles d'entreprise en ébullition et le contexte macroéconomique étaient à l'époque totalement différents du contexte actuel", fait valoir Dan Ives de Wedbush.
"Avec l'accélération des bénéfices, la perception d'une bulle autour de Nvidia s'est modifiée. Avant les chiffres du premier trimestre de l'année dernière, qui a eu une grande influence, l'action se négociait à environ 65 fois les bénéfices. Toutefois, au début de l'année 2024, elle se négociait à environ 25 fois les bénéfices", explique de son côté Stephen Innes de Spi Asset Management.
"Même après la forte hausse enregistrée depuis le début de l'année avant les résultats du quatrième trimestre, Nvidia se négociait encore à "seulement" 33 fois les bénéfices. Bien qu'elle ne soit pas bon marché, cette situation ne correspond pas aux critères d'une véritable bulle", ajoute-t-il.
L'objectif de cours moyen des analystes compilé par investing.com ne laisse qu'un potentiel limité à Nvidia (890 dollars soit 4%). Mais sur 55 analystes, 50 ont un conseil à l'achat ou équivalent. Il est donc fort probable que les bureaux d'études revoient leurs prévisions dans les prochaines semaines.