(BFM Bourse) - L'ensemble des établissements européens reculent nettement en Bourse ce vendredi, après des résultats jugés décevants de NatWest et d'une banque espagnole, Unicaja. Les inquiétudes entourant First Republic, aux Etats-Unis, pèsent également sur la tendance.
Les séances se suivent et ne se ressemblent pas pour les banques européennes. Portées par les excellents résultats de Barclays et Deutsche Bank, elles avaient bien progressé jeudi. Mais la tendance se renverse ce vendredi.
L'indice sectoriel Stoxx 600 Banks abandonne 2,2% vers 11h50. Les banques françaises résistent: BNP Paribas perd 1,4% avec un pointe à -2,6% - le deuxième plus fort repli du CAC 40 - Société Générale cède 0,8% et Crédit Agricole SA se replie de 0,9%. A Francfort, Deutsche Bank perd 2,2%. Ce sont les établissements espagnols qui souffrent le plus, Santander abandonnant 4,3%, BBVA 3,4% et Bankinter 4%.
Un analyste spécialiste du secteur estime que la baisse du secteur est due "à un mélange d'éléments". "Le marché a, comme souvent le vendredi, des craintes sur ce qui pourraient se produire le week-end, avec le dossier First Republic aux Etats-Unis", juge-t-il.
"L'incertitude autour de First Republic pèse probablement sur le secteur ce vendredi", abonde David Benamou, directeur des investissements d'Axiom Alternative Investments.
NatWest et Unicaja déçoivent
First Republic Bank a ravivé les craintes sur le secteur bancaire aux Etats-Unis en annonçant en début de semaine que ses dépôts avaient fondu de 70 milliards de dollars ( et plus de 100 milliards en excluant les 30 milliards qui lui avaient été apportés par onze grandes banques mi-mars) sur les trois premiers mois de l'année. La banque de San Francisco a néanmoins assuré que l'hémorragie s'était calmée sur le mois d'avril. Selon Bloomberg, elle envisagerait de vendre pour près de 100 milliards de dollars d'actifs pour assurer sa survie.
D'après l'agence Reuters, les autorités américaines travailleraient à un plan pour sauver la banque, plusieurs réunions ayant été organisées entre le Trésor américain, la Réserve fédérale et l'agence de garantie fédérale des dépôts. Ces informations de presse permettent à First Republic de prendre 8% en préouverture à Wall Street.
Outre First Republic Bank, le regain des tensions "peut aussi être dû aux résultats décevants de NatWest et d'un petit établissement espagnol, Unicaja", avance l'analyste spécialiste du secteur précédemment cité.
La banque britannique NatWest a publié des revenus d'intérêts inférieurs de 2% aux attentes, relève Jefferies dans une note. Son action dévisse de 5,6% à la Bourse de Londres. A Madrid, Unicaja plonge de 9,2% avec, là encore, des revenus d'intérêt décevants.
Reste que ces résultats tranchent avec les comptes très robustes publiés, donc, par Barclays et Deutsche Bank, mais aussi par BBVA et Bankinter. "Pour 2023, le marché table sur un ROE [une mesure de la rentabilité des capitaux propres, NDLR] de 10,4% pour les banques en Europe, mais les premiers résultats montrent que l'on pourrait être au-dessus", note David Benamou.
Reste à voir si les banques françaises répondront présentes. BNP Paribas publiera ses comptes du premier trimestre le 3 mai, Crédit Agricole SA le 10 mai et Société Générale le 12 mai.