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Les doutes des investisseurs ont eu raison du projet d'introduction en Bourse de WeWork

lundi 30 septembre 2019 à 17h02
The We Company reporte sine die l'IPO de WeWork

(BFM Bourse) - Au vu de l'effondrement de la valorisation attendue par rapport au dernier tour de financement et de la remise en cause du management, l'abandon du projet apparaissait de plus en plus inéluctable. WeWork l'a officialisé lundi: son projet d'IPO est abandonné. Les perspectives financières du spécialiste des bureaux partagés s'assombrissent.

Après la multiplication des signaux d'alarmes, et pour finir l'éviction la semaine dernière de son fondateur Adam Neumann, le couperet est tombé lundi sur le projet d'introduction au Nasdaq de The We Company, la maison mère de WeWork.

"Nous avons décidé de repousser notre IPO pour nous concentrer sur notre coeur de métier, dont les fondamentaux demeurent solides", ont indiqué le nouveau co-dirigeants, Artie Minson et Sebastian Gunningham, tandem nommé en catastrophe le 24 septembre pour succéder à Adam Neumann.

"Nous avons la ferme intention que WeWork devienne une société cotée et nous espérons nous représenter dans l'avenir sur le marché d'actions", ont-ils ajouté. Mais cet avenir apparaît bien incertain, alors que le spécialiste des bureaux partagés n'a donc pas été en mesure, lors des rencontres dédiées précédant l'opération, de rallier un nombre suffisant d'investisseurs susceptibles de souscrire des titres, malgré des prétentions fortement revues à la baisse.

Après avoir levé des fonds auprès de SoftBank en 2018 sur la base d'une valorisation de 47 milliards de dollars, l'entreprise avait selon Reuters abaissé son objectif à une vingtaine de milliards début septembre, puis à une fourchette de 10 à 12 milliards de dollars.

Outre les frasques du fondateur, les investisseurs s'interrogent sur la pérennité du modèle de WeWork, qui s'endette à long terme pour s'assurer la disponibilité de locaux qui font l'objet de baux généralement à court terme auprès des entreprises et travailleurs indépendants. Une conjonction potentiellement dévastatrice en cas de retournement conjoncturel qui entraînerait une baisse de la demande de places de travail.

De fait, l'annonce du retrait du projet d'introduction en Bourse entraîne une chute du cours des obligations émises par WeWork, la valeur de l'emprunt à 7,875% du groupe tombant à 87,25% de sa valeur nominale, contre près de 105% cet été avant que les doutes sur le projet ne commencent à poindre. Le groupe ne pouvant plus compter sur une introduction pour se renflouer, la prime de risque exigée par les créanciers est logiquement en train d'enfler.

Quant aux besoins de trésorerie de WeWork, ils n'ont pas disparu. Au 30 juin dernier, le groupe avait pris des engagements (sur l'ensemble de la durée des baux et sur tous les contrats signés) représentant la bagatelle de 47,2 milliards de dollars de loyers cumulés. Alors que l'activité n'est pas rentable à ce jour, la capacité du groupe à honorer ces engagements devient plus incertaine.

Guillaume Bayre - ©2023 BFM Bourse
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