(BFM Bourse) - L'entreprise la plus puissante de la Bourse de Madrid a dévoilé mercredi une croissance décevante en début d'année. La progression des ventes pour le début du deuxième trimestre manque aussi les attentes.
En 2024, Inditex était encore parvenu à tirer son épingle du jeu dans un univers très concurrentiel de la mode à petits prix. La maison-mère de Zara avait ainsi publié les résultats annuels les plus élevés de son histoire au titre de l'année écoulée.
La société avait aussi donné ses premières indications de ventes pour la période allant du 1er février au 10 mars. Ces chiffres préliminaires montraient alors un ralentissement de la dynamique de croissance d'Inditex par rapport à la cadence imprimée en fin d'année 2024.
In fine, sur l'ensemble du premier trimestre, soit la période qui s'étend de début février à fin avril, les résultats d'Inditex ont manqué le coche, notamment les revenus. La société a dégagé des revenus de 8,274 milliards d'euros sur la période, traduisant une croissance de 4,2% hors effets de changes, portés "par une collection printemps/été bien accueillie" par les clients du groupe.
Pour autant, la performance commerciale du géant espagnol est inférieure aux 8,4 milliards de ventes et à une croissance de 5,6% qui étaient espérées par le consensus, note Royal Bank of Canada (RBC).
Un environnement "complexe"
Le résultat opérationnel a progressé de 0,3% à 1,641 milliard d'euros, traduisant une marge de 19,8%, ce qui est en ligne avec les attentes des analystes qui tablaient sur un chiffre de 1,653 milliard d'euros et une marge de 19,7%, selon le consensus cité par Deutsche Bank. Le bénéfice par action s'est lui établi à 42 centimes, ce qui est aussi en ligne avec le consensus, remarque RBC.
"Les résultats du premier trimestre ont été légèrement inférieurs aux attentes, principalement en raison d'une croissance légèrement plus faible du chiffre d'affaires", résume de son côté Oddo BHF.
Pour le bureau d'études, la copie livrée par la maison-mère de Zara témoigne d'un environnement "complexe" pour la consommation.
Les résultats dévoilés par Inditex montrent aussi qu'il est désormais difficile pour le géant espagnol d'obtenir "un effet de levier opérationnel avec une croissance sous-jacente de 4% et des vents contraires liés au taux de change", avance aussi Oddo BHF.
Cités par Reuters, les analystes de Bernstein avancent un autre élément expliquant cette déception. Selon eux, des températures plus fraîches en Espagne, qui représente 15% des ventes mondiales d'Inditex ont aussi pesé sur les ventes du groupe espagnol.
La dernière publication de la maison-mère de Zara, Zara Home, Bershka, Massimo Dutti ou encore Stradivarius est sanctionnée par les investisseurs. Le titre plonge de 4,5% à la Bourse de Madrid, ce mercredi 11 juin vers 10h40.
Un effet de change négatif plus important
Comme à son habitude, Inditex livre aussi les premières tendances de ventes pour le trimestre en cours. Ses ventes sur la période allant du 1er mai au 9 juin ont progressé de 6% par rapport à la même période de 2024. Le consensus cité par RBC attendait une progression un peu plus élevée, de 7,2%, et surtout cette hausse est deux fois moindre (+12%) que celle observée l'an dernier à la même période.
Pour l'exercice en cours, Inditex s'attend à un effet de change négatif de 3% sur les ventes en 2025, en raison des tensions commerciales. Ce qui est bien plus que les précédentes prévisions communiquées par la société en mars, qui s'attendait à un effet de change négatif bien plus faible, de 1%.
La société a également confirmé prévoir une marge brute stable, à plus ou moins 50 points de base, (ou 0,5 point de pourcentage) par rapport à l’exercice 2024, où elle s’était inscrite à 57,8%.
La société a aussi confirmé ses objectifs d'investissements. Le groupe espagnol prévoit de consacrer une copieuse enveloppe de 1,8 milliard d'euros, pour des investissements dédiés à l'optimisation de son espace commercial, et à l'amélioration de ses plateformes en ligne. Inditex va aussi engager des dépenses exceptionnelles de 900 millions d'euros par an pour augmenter ses capacités logistiques en 2025 et 2026.