(BFM Bourse) - Le maroquinier est très mal classé, en termes de capitalisation boursière, et devrait sauf improbable retournement de situation quitter le FTSE 100 dans quelques jours.
Les heures de gloire du luxe en Bourse sont bel et bien passées. L'an dernier, LVMH avait d'ailleurs cédé sa couronne de plus importante capitalisation boursière en Europe au groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk. La société néerlandaise associée à l'univers des semi-conducteurs ASML avait également (un temps) dépassé le numéro un mondial du luxe.
Un autre bouleversement devrait prochainement marquer le nouveau paradigme pour le luxe sur les marchés: le départ de Burberry du FTSE 100, l'indice phare de la Bourse de Londres.
Le célèbre maroquinier recule de 51,1% sur l'ensemble de 2024, et sa capitalisation boursière a fondu, tombant à 2,48 milliards de livres (2,9 milliards d'euros). C'est simple, Burberry est désormais le petit poucet du FTSE 100, à la 100e place.
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Un statut plus que menacé
En intégrant les groupes du deuxième grand indice de la Bourse de Londres, le FTSE 250, la capitalisation de Burberry évolue entre la 130e et la 145e place à la Bourse de Londres.
Or, les règles d'intégration du FTSE 100 – beaucoup plus simples que celles du CAC 40 au passage – font qu'un groupe du FTSE 100 dont la capitalisation boursière tombe à la 111e place ou au-delà est automatiquement relégué dans le FTSE 250. A contrario un membre du FTSE 250 qui grimpe à la 90e place ou au-dessus passe dans la catégorie supérieure.
FTSE Russell, filiale du LSE Group en charge des indices britanniques, arrête le classement tous les trimestres avant de décider des éventuelles évolutions. La prochaine date de constat aura lieu le 3 septembre, soit mardi prochain. Les nouvelles compositions d'indices seront ensuite annoncées à la clôture du mercredi 4 septembre.
Autrement dit, Burberry a toutes les chances d'être relégué dans le FTSE 250. FTSE Russell a d'ailleurs publié mardi une liste indicative des candidats à la sortie du FTSE 100, sur la base des cours de clôture du 23 août. Burberry est dedans, aux côtés de la compagnie aérienne low cost Easyjet. Cette liste sera, donc, mise à jour le 3 septembre.
Bloomberg remarque toutefois qu'Easyjet a depuis repris de l'allant en Bourse et devrait ainsi échapper de peu à un déclassement. Mais pour Burberry, à moins d'un improbable retournement de situation, la messe semble dite.
Une série de revers
A contrario, FTSE Russell a identifié deux candidats potentiels pour intégrer le FTSE 100, à savoir l'assureur Hiscox et le spécialiste de l'immobilier de logistique Tritax Big Box REIT.
Pour revenir à Burberry, la sortie du FTSE 100 n'est que le symbole d'une année noire traversée par le groupe de maroquinerie. La société fondée en 1856 constitue depuis quelques trimestres le grand homme malade de luxe en Europe avec, dans une moindre mesure, Kering.
La société a livré pas moins de deux avertissements sur résultats cette année, dont le dernier en date le 15 juillet dernier. Au premier trimestre de son exercice 2024-2025, ses revenus ont plongé de 20% en données comparables et l'entreprise a prévenu que son résultat d'exploitation devrait accuser une perte sur l'ensemble du premier semestre.
Cette série de revers a abouti à la suspension du dividende et surtout à un changement de directeur général.
"Nous pensons toujours que la thèse d'investissement reste sous pression, la marque se dirigeant maintenant vers un territoire inconnu pour naviguer dans une restructuration tout en ne renonçant pas à ses efforts pour se positionner en tant que marque de 'vrai luxe'", a cinglé le mois dernier UBS, à "vendre" sur le dossier.