(BFM Bourse) - Le géant pharmaceutique est en forte baisse à la Bourse de Londres après le verdict d'un tribunal américain sur le litige autour du Zantac, un médicament utilisé contre les brûlures d'estomac.
Le géant pharmaceutique britannique GSK dévissait de près de 10% lundi matin à Londres, après une décision d'un tribunal américain ouvrant la voie à des procès sur son médicament contre les brûlures d'estomac, le Zantac, accusé par des patients d'avoir contribué à leur cancer.
GSK "est en désaccord avec la décision du tribunal de l'État du Delaware et fera immédiatement appel", a indiqué le laboratoire dans un communiqué publié pendant le week-end, jugeant que cette décision rendue vendredi était contraire à une décision fédérale de décembre 2022.
La ranitidine, mieux connue sous son nom commercial Zantac, utilisée contre les brûlures d'estomac et autrefois en vente libre aux Etats-Unis et au Canada, a été fabriquée et commercialisée par plusieurs laboratoires dont GSK et le français Sanofi avant d'être retirée en 2019.
L'action de l'entreprise à la Bourse de Londres perd encore 8,8% à 1.610 pence, quand celle de Sanofi limite son repli à 0,50% à 83,31 euros lundi vers 15h30.
"Une série de poursuites aux États-Unis (...) semblait s'essouffler", mais la dernière décision en date "donne le feu vert à 70.000 dossiers" de plaintes, a indiqué Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
"GSK et les autres parties impliquées, Pfizer et Sanofi" contestent la décision mais "à court terme, cela ne fait qu'ajouter à l'incertitude" sur les perspectives de ces entreprises, selon l'analyste.
Des contentieux qui pèsent sur les perspectives
Des recours collectifs et des actions en justice pour dommages corporels ont été intentés devant les tribunaux américains après que l'agence américaine du médicament (FDA) a alerté en 2019 que certains médicaments à base de ranitidine, dont le Zantac en vente libre, contenaient de faibles niveaux d'un contaminant environnemental (NDMA) considéré comme "cancérigène probable".
GSK affirme que les preuves scientifiques montrent qu'il n'y a pas de risque accru de cancer associé à ce médicament et assure qu'il "continuera à se défendre vigoureusement" contre toutes les accusations.
"Le litige dans le Delaware en est encore à ses débuts et la décision (...) porte uniquement sur la question de savoir si la méthodologie utilisée par les experts des plaignants est suffisamment fiable pour leur permettre de présenter leurs preuves au procès", a précisé GSK dans son communiqué.
GSK avait obtenu en décembre 2022 une victoire juridique aux Etats-Unis qui recouvrait plusieurs Etats, et a annoncé depuis plusieurs accords amiables pour éviter des procès. Mais le laboratoire avait toutefois reconnu en début d'année que les contentieux liés au Zantac continuaient de peser sur les perspectives de résultats du groupe.
(Avec AFP)