(BFM Bourse) - L'éditeur de logiciels professionnels européens bondit à la Bourse de Francfort après avoir dégagé des marges et un flux de trésorerie supérieurs aux attentes au premier trimestre.
SAP est plus que jamais une action incontournable en Europe. Le spécialiste des logiciels professionnels a, l'an passé, rivalisé avec les "Sept magnifiques" de Wall Street, son titre s'envolant de 70%.
La société basée à Walldorf, en Allemagne, a enchaîné les bonnes publications et a bénéficié de son exposition aux thématiques de marché porteuses, telles que l'informatique dématérialisée (cloud) et l'intelligence artificielle (IA). "SAP s'est imposé comme le seul proxy de l'exposition à l'IA" en Europe, expliquait l'an passé le bureau d'études indépendant Alphavalue.
Son essor boursier lui a permis, fin mars, de prendre la place de plus important groupe en Bourse en Europe (en termes de capitalisation boursière), devant Novo Nordisk, LVMH et Hermès.
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Une génération de cash au-dessus des attentes
Selon le classement de companiesmarket.com, SAP conserve toujours sa couronne, avec désormais une petite avance sur LVMH (318 milliards de dollars de capitalisation boursière contre 286 milliards de dollars).
Cet écart se creuse ce mercredi. L'action SAP s'adjuge 9,5%, contre une hausse de 4,6% pour LVMH, après avoir publié ses résultats du premier trimestre.
Indicateur suivi par le marché, le carnet de commandes dans le cloud, a affiché une croissance vigoureuse, de 29% sur les trois premiers mois de l'année, pour atteindre 18,2 milliards d'euros.
Les revenus ont progressé de 11% hors effets de changes à 9,01 milliards d'euros. Les seuls revenus tirés des services cloud ont, eux, augmenté de 26%.
Oddo BHF remarque que les revenus globaux ont été légèrement inférieurs aux attentes, logées à 9,06 milliards d'euros, en raison notamment de la montée en puissance tardive de certains contrats dans le cloud.
Le courtier note néanmoins que SAP a livré un résultat opérationnel nettement meilleur qu'attendu, en hausse de 58% à 2,46 milliards d'euros.
Le bénéfice net a lui bondi de 78% à 1,68 milliard d'euros. La société a par ailleurs dégagé un flux de trésorerie de 3,6 milliards d'euros en hausse de 36% sur un an. Stifel note que cette génération de cash a atomisé le consensus, situé à seulement 2,56 milliards d'euros.
"Une masterclass de résilience"
Deutsche Bank salue cette publication, écrivant que SAP "impressionne alors même que l'incertitude économique atteint un pic". La banque allemande évoque même "une masterclass de résilience".
L'établissement loue "la forte discipline en matière de coûts et les leviers de coûts supplémentaires dont dispose la direction dans l'éventualité d'une nouvelle détérioration macroéconomique, qui lui permettraient de protéger la rentabilité".
Sur ce dernier point, Deutsche Bank note que la direction a expliqué que jusqu'à présent, le groupe n'avait pas été affecté par l'incertitude macroéconomique accrue.
Les dirigeants de SAP ont reconnu que certains de leurs clients risquaient de pâtir des droits de douane, dans l'automobile notamment. Mais le groupe continue pour autant à remporter des contrats dans le secteur.
Ces succès commerciaux, "dans l'un des secteurs les plus touchés, témoignent de la capacité de SAP à fournir des solutions clés pour réduire les coûts et améliorer la productivité, qu'il s'agisse de l'optimisation de la chaîne d'approvisionnement ou de l'IA", apprécie Deutsche Bank.
UBS dresse un constat plus nuancé, notant que la direction du groupe a tout de même bien mis en avant l'escalade des tensions commerciales durant la présentation de ses résultats. L'établissement suisse juge néanmoins que SAP "résiste bien à la tempête".
SAP a confirmé l'ensemble de ses objectifs pour 2025, qui prévoient notamment une croissance de 26% à 28% dans le cloud hors effet de changes, une progression de 26% à 30% hors changes de son résultat opérationnel et un flux de trésorerie d'environ 8 milliards d'euros.