(BFM Bourse) - La société a annoncé ce mercredi que la part de ses investissement dédiés à l'électrique diminuerait nettement. Une décision qui s'explique par la volonté du groupe de soigner sa rentabilité.
L'euphorie qui avait gagné la Bourse pour le véhicule électrique, il y a quelques années, est bel et bien passée. La décision de Ford, qui vient de livrer ce mardi un plan pour réduire ses ambitions en la matière ce mardi, l'illustre un peu plus.
Le titre du constructeur automobile américain grimpe d'ailleurs de 1,1% à la suite de ces annonces, vers 17h20, à Wall Street.
Le constructeur américain avait dû, ces derniers trimestres, composer avec un certain scepticisme de la part de ses actionnaires quant à son virage électrique, qui s'est traduit par d'importantes pertes. En 2023, la division électrique de Ford appelée "Ford Model e" a essuyé une perte opérationnelle de 4,7 milliards de dollars, contre des bénéfices de plus de 7 milliards de dollars chacune pour Ford Blue (véhicules à combustion thermique) et Ford Pro (utilitaires). La société avait d'ailleurs assuré, en février dernier, qu'elle s'efforcerait de maîtriser au maximum les coûts.
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Des consommateurs plus regardants sur les coûts
Ce mercredi, Ford a donné davantage de gages sur ce point. Pour résumer, le constructeur va offrir plus de choix à ses consommateurs en termes de motorisations électrifiées, en ayant davantage recours à l'hybride qu'à l'électrique pur.
Symbole de cette décision, la société a décidé d'abandonner la conception d'un gros SUV avec trois rangées de sièges purement électrique, le faisant passer sous motorisation hybride. Ce qui se traduira par une charge comptable de 400 millions de dollars liée à la valeur de certains actifs qui devaient servir à la production de ce véhicule tout électrique.
Ford explique s'être rendu compte que les acquéreurs actuels de véhicules électriques se montraient bien plus regardants sur les coûts que les premiers adeptes de cette motorisation. Ce qui a tiré les prix à la baisse et nécessite à la fois de se montrer plus performants sur les coûts et plus sélectif en matière de produits, explique la société. Et plus pragmatique, donc, en termes de motorisation.
"En tant que deuxième marque américaine de véhicules électriques, nous avons beaucoup appris sur ce que les clients veulent et apprécient, et sur ce qu'il faut faire pour égaler les meilleurs au monde avec une conception rentable, et nous avons élaboré un plan qui donne à nos clients un choix maximal et qui joue sur nos points forts", a déclaré le directeur général, Jim Farley, cité dans un communiqué.
Relocalisation de la production de batteries
En raison de ces options offertes aux consommateurs sur la motorisation, et de prévision d'une demande accrue pour l'hybride, la société a prévenu que la part de ses investissements annuels dédiés aux véhicules purement électriques passerait de 40% à 30%.
Pour réduire ses coûts, Ford va également ajuster son approvisionnement en matière de batteries. Par exemple, avec son partenaire coréen LG Energy, la société entend transférer une partie de sa production de batteries de la Pologne vers le Michigan, de sorte à bénéficier des aides permises par "l'Inflation reduction act" de Joe Bien. Ce texte de loi accorde des crédits d'impôts, sous certaines conditions d'approvisionnements locaux en matière de composants de batteries et de matériaux, qui doivent provenir en partie de la région "Mexique-Etats-Unis-Canada".
Sa co-entreprise Blueoval, avec un autre groupe sud-coréen, SK, va par ailleurs fournir des batteries électriques à partir de la mi-2025, soit plus tôt que prévu, assure la société.