(BFM Bourse) - Le constructeur automobile de Detroit a encore publié des résultats au-dessus des attentes au troisième trimestre et a relevé ses prévisions. Ce qui permet à son action de bondir à Wall Street et de gagner plus de 45% depuis le début de l'année.
L'automobile souffre en Bourse depuis le début de l'année. En particulier en Europe, où BMW, Mercedes-Benz, Volkswagen, Aston Martin et Stellantis (qui certes a une coloration très américaine) ont tous émis un lourd avertissement sur résultats le mois dernier.
A rebours de cette tendance, General Motors démontre un peu plus sa bonne forme, ce mardi. Le propriétaire des marques Chevrolet, Buick et Cadillac a dégagé des revenus de 48,8 milliards de dollars au troisième trimestre, sensiblement supérieurs au consensus LSEG cité par CNBC à 44,59 milliards de dollars. Le bénéfice par action, indicateur très surveillé à Wall Street, s'est établi à 2,96 dollars contre 2,43 dollars attendu par le consensus et 2,28 dollars un an plus tôt.
"Au troisième trimestre, nous avons augmenté notre part du marché américain dans la vente aux particuliers avec des prix supérieurs à la moyenne, des stocks bien gérés et des rabais inférieures à la moyenne", a déclaré la directrice générale, Mary Barra, dans une lettre aux actionnaires.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Des prix qui résistent
Alors que Stellantis et Ford font face à d'importants stocks aux Etats-Unis, ce qui les oblige à prendre des mesures pour écouler les vieux modèles, comme des baisses de prix, General Motors se trouve dans une position plus saine. A fin septembre les stocks en nombre de jours de ventes équivalents se situaient à 91 jours pour Ford, 90 jours pour Stellantis mais seulement 68 jours pour General Motors, selon des données citées par Royal Bank of Canada.
Ce qui permet à la société de défendre ses prix de ventes moyens. Durant une conférence téléphonique avec des journalistes, le directeur financier Paul Jacobson a indiqué que le prix de transaction moyen du groupe était resté supérieur à 49.000 dollars au troisième trimestre.
"Le consommateur a remarquablement bien résisté", a-t-il déclaré, cité par CNBC. "Rien n'a changé par rapport à ce que nous avons connu au cours des derniers trimestres", a-t-il ajouté.
Grâce à cette bonne discipline sur les prix conjuguée à des coûts maîtrisés, le résultat opérationnel est passé de 3,6 milliards de dollars au troisième trimestre 2023 à 4,1 milliards de dollars (contre un consensus à 3,3 milliards de dollars selon Wedbush) et la marge opérationnelle ajustée s'est établie à 8,4% en hausse de 30 points de base (0,3 point de pourcentage) sur un an.
Les volumes et les prix (portés par les SUV de moyenne taille) ont eu un impact positif de respectivement 900 millions et 1 milliard de dollars, alors que le mix a, au contraire, eu un effet négatif de 600 millions de dollars sur le résultat opérationnel. Ce dernier impact s'explique par la montée en puissance des ventes de véhicules électriques qui ont des marges négatives.
Le flux de trésorerie ajusté disponible de l'automobile s'est lui établi à 5,8 milliards de dollars contre 4,9 milliards de dollars un an plus tôt.
"Concurrence féroce"
A l'issue de ce trimestre, la société a relevé plusieurs objectifs pour 2024. Le résultat opérationnel de l'automobile est attendu entre 14 milliards de dollars et 15 milliards de dollars, contre 13 milliards à 15 milliards précédemment, le flux de trésorerie ajusté de l'automobile entre 12,5 milliards de dollars et 13,5 milliards de dollars contre 9,5 milliards à 11,5 milliards auparavant, et le bénéfice par action ajusté entre 10 dollars et 10,5 dollars contre 9,5 dollars à 10,5 dollars précédemment. La société a ainsi relevé ses perspectives pour la troisième fois de suite.
A Wall Street, l'action bondit de 8% vers 17h15 ce qui porte la progression du titre sur l'ensemble 2024 à 46,8%. General Motors éclipse ainsi totalement Ford (-9,6% en 2024), Tesla (-13%) et Stellantis (-44%).
"General Motors a publié des résultats spectaculaires pour le trimestre à fin septembre (…) qui ont largement dépassé les attentes des investisseurs en termes de chiffre d'affaires et de résultat net, l'entreprise continuant à tirer des bénéfices importants de ses investissements et de sa montée en puissance sur le terrain", juge Dan Ives de Wedbush. L'analyste estime que le groupe effectue "un pas dans la bonne direction" montrant qu'il parvient à naviguer dans des eaux "tumultueuses".
"Je tiens à préciser que nous ne confondons pas progrès et victoire. La concurrence est féroce et l'environnement réglementaire ne cessera de se durcir. C'est pourquoi nous nous concentrons sur l'optimisation des marges de nos véhicules à moteur à combustion interne et nous nous efforçons de rendre nos véhicules électriques rentables sur la base du résultat opérationnel le plus rapidement possible", a tempéré Mary Barra dans la lettre adressée aux actionnaires.