(BFM Bourse) - Carlsberg plonge ce jeudi 14 août à la Bourse de Copenhague après avoir livré une croissance et des volumes décevants au deuxième trimestre. Heinken et AB Inbev avaient précédemment été lourdement sanctionnés par le marché.
S'ils ont moins souffert en Bourse que les groupes de spiritueux ces derniers mois, les brasseurs pâtissent tout de même des incertitudes économiques actuelles.
Les trois grands noms du secteur, le belge AB Inbev, propriétaire des marques Leffe, Corona et Budweiser, le néerlandais Heineken et le danois Carlsberg, ont tour à tour été lourdement sanctionnés par les marchés, après avoir livré leur activité du deuxième trimestre et leurs comptes du premier semestre.
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Heineken sévèrement puni
Heineken avait ouvert le bal, le 28 juillet. Le groupe batave avait livré des résultats satisfaisants, avec une croissance de 2,1% de ses revenus en données comparables, portée par des hausses de prix qui ont compensé des volumes encore en berne (-1,2% sur le semestre). Mais l'action avait plongé de 8,45% dans la foulée de la publication.
"Les résultats semestriels de Heineken ont répondu aux attentes en termes de chiffre d'affaires et ont légèrement dépassé les prévisions en termes de résultat net. Cependant, le scepticisme du marché persiste en raison de l'accord récemment conclu sur des droits de douane de 15% entre les États-Unis et l'Union européenne, qui aura un impact sur la rentabilité à partir du second semestre 2025", expliquait alors le bureau d'études indépendant Alphavalue.
UBS notait également que le brasseur avait révisé à la baisse sa prévision de volumes pour 2025, s'attendant désormais à ce qu'ils soient stables. "L'ampleur de la réaction négative du cours de l'action aujourd'hui est, à notre avis, sévère", jugeait néanmoins la banque suisse.
AB Inbev déçoit sur les volumes
Quelques jours plus tard, le belge Anheuser-Busch (AB) Inbev, plus grand brasseur au monde et première capitalisation de la Bourse de Bruxelles (93,3 milliards d'euros), a souffert encore davantage, l'action perdant 11,56%.
Comme Heineken, AB Inbev a dégagé une croissance de ses revenus (3% au deuxième trimestre et 2,3% sur l'ensemble du premier semestre), grâce aux hausses de prix. Deutsche Bank notait toutefois que les volumes, négatifs à hauteur de 1,9 points de pourcentage au deuxième trimestre, contre un consensus logé à -0,3%, avaient déçu.
"Les volumes d'AB Inbev au deuxième trimestre ont été influencés par la faiblesse de la demande des consommateurs, les conditions météorologiques défavorables et la dynamique concurrentielle", décortiquait la banque allemande.
Les volumes ont été particulièrement faibles en Chine et au Brésil, deux pays qui représentent un tiers des ventes, avec une baisse de 6,9%.
"Cela soulève la question de savoir si AB Inbev peut améliorer ses performances grâce à sa politique de prix ou si le moral des consommateurs est tellement en berne que les prix doivent baisser", soulignait Alphavalue.
Carlsberg dans le dur en Asie
Ce jeudi 14 août, le danois Carlsberg a à son tour livré ses performances du premier semestre. Les revenus n'ont progressé que de 0,6% en données comparables au deuxième trimestre, quand le consensus espérait un taux de 1,6% selon Royal Bank of Canada. Les volumes ont par ailleurs reculé de 1,1% sur la période.
Le brasseur a surtout manqué le coche en Asie où ses revenus ont reculé de 3,4% quand les analystes retenaient une croissance de 1,5% en données comparables. La société a notamment pâti d'une forte concurrence au Vietnam et de la faiblesse de la conjoncture au Laos.
Sur l'ensemble du premier semestre, le bénéfice opérationnel, bien qu'en croissance de 15% à 7,23 milliards de couronnes danoises, s'est inscrit en deçà des attentes, logées à 7,35 milliards de couronnes.
À la Bourse de Copenhague, l'action Carlsberg a chuté de 7,7%. "Les résultats semestriels de Carlsberg confirment une fois de plus (si besoin était) le contexte difficile dans lequel évoluent les brasseurs", écrit Royal Bank of Canada dans une note.
"À plus long terme, nous restons optimistes quant aux perspectives de croissance des brasseurs, qui devraient bénéficier de la forte concentration du secteur et de leur exposition aux marchés émergents", veut toutefois croire la banque canadienne.