(BFM Bourse) - Le promoteur immobilier chinois a annoncé que sa filiale Hengda Real Estate n'avait pas été en mesure de payer un remboursement de 4 milliards de yuans d'obligations. Ce qui constitue un énième revers pour le groupe qui cherche péniblement à restructurer sa dette.
Les impairs s'accumulent pour Evergrande. Le promoteur immobilier chinois lesté d'un passif total de 2390 milliards de yuans (soit environ 310 milliards d'euros), selon Bloomberg, a poursuivi sa chute mardi à la Bourse de Hong Kong, avec une action qui a dévissé de 8,1%.
L'action de la société est plus que jamais une "penny stock", à 0,40 dollar hongkongais.
Le groupe a cette fois annoncé que l'une de ses filiales, Hendga Real Estate Group, avait fait défaut sur un remboursement obligataire de 4 milliards de yuans, soit environ 520 millions d'euros, qui était dû lundi, rapporte Bloomberg. La société a assuré qu'elle négocierait activement avec ses porteurs obligataires pour trouver une solution.
Cette annonce survient alors qu'Evergrande avait déjà indiqué lundi se trouver dans l'incapacité d'émettre de de nouvelles obligations, en raison d'une enquête en cours sur cette même filiale. Hengda Real Estate fait l'objet de soupçons de la part des autorités chinoises sur des manquements concernant des obligations en matière de communication financière.
Un plan de restructuration à réaménager
Pour ne rien arranger, le média chinois Caixin avait indiqué lundi que deux anciens dirigeants de la société, l'ex-directeur général, Xia Haijun, et l'ex-directeur financier, Pan Darong, avaient été placés en détention.
Ce alors que le groupe a dû reporter une importante réunion avec ses créanciers sur la restructuration de sa dette, qui devait initialement avoir lieu au début de cette semaine. Le promoteur a affirmé qu'il devait réévaluer sa proposition en raison de la mauvaise performance de ses ventes qui n'ont pas affiché les résultats attendus.
"La planification et la formulation des plans de restructuration d'Evergrande ont nécessité un travail considérable, mais si les prévisions de ventes qui sous-tendent le redressement semblent désormais irréalisables, il est préférable de revoir les conditions de l'accord avant la tenue des réunions du plan", a déclaré à Bloomberg Jonathan Leitch, associé spécialisé dans la restructuration de la dette au cabinet d'avocats Hogan Lovells à Hong Kong.
Les créanciers pourraient s'attendre à une "révision à la baisse" des conditions et les périodes de remboursement pourraient être encore allongées, estime Jonathan Leitch. Ce retard "crée davantage d'incertitude et mettra encore plus à l'épreuve la patience des détenteurs d'obligations", ajoute-t-il.