Dans son rapport trimestriel sur la situation des marchés financiers, publié le 23 septembre, la Banque des règlements internationaux (BRI) a mis en garde contre les risques de rechute de l'économie mondiale, prévenant qu'il n'y aura cette fois que « peu de traitements à disposition ».
Cette institution internationale, qui se présente comme « la banque centrale des banques centrales », a estimé que « le traitement de choc administré par les banques centrales après la crise financière de 2007-2008, sous forme de taux d'intérêt inhabituellement et durablement bas a permis de soutenir l'économie », mais non sans « provoquer des effets secondaires ».
Le chef du département monétaire et économique de la BRI, Claudio Borio, a précisé que les turbulences enregistrées, ces derniers mois, comme la crise en Argentine et la chute de la livre turque, constituent « un symptôme de sevrage » à l’heure où les grandes banques centrales sont en train de cesser l’administration du traitement.
La Réserve fédérale américaine (Fed) s'est lancée dans un cycle de resserrement graduel de ses taux, après plusieurs années de politique monétaire ultra-accommodante. De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu'elle compte mettre un terme à son programme de soutien à l'économie fin 2018.
Selon la BRI, les économies émergentes sont d’autant plus sensibles à la remontée du dollar américain, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt de la Fed, que les stocks de crédits attribués à ces économies, en particulier sous la forme de titres de créances libellés en dollar, ont fortement enflé depuis 2010.
« Les prêts en dollar aux résidents non bancaires des économies de marché émergentes (EME) ont plus que doublé depuis la grande crise financière, pour atteindre environ 3 700 milliards de dollars », a détaillé Claudio Borio.
Le chef du département monétaire et économique de la BRI pense que « de nouvelles turbulences risquent de se produire probablement à un moment donné, car les marchés des économies avancées affichent des valorisations excessives, les conditions financières sont trop souples et la dette, à l'échelle mondiale, est trop élevée ».
Les stocks de la dette à effet de levier (y compris les obligations high yield/à haut rendement) ont « doublé en taille depuis la crise financière internationale ». Ils dépassent désormais 2 600 milliards de dollars !
« Sur le plan financier, les choses semblent plutôt fragiles. Les marchés des économies avancées sont encore survalorisés et les conditions financières encore trop faciles. Surtout, il y a trop de dettes : par rapport au PIB, dans le monde, l'ensemble de la dette (privée et publique) est maintenant considérablement plus élevée qu'avant la crise », déplore M. Borio, notant que la BRI « ne sait pas désormais si le patient continuera à guérir ou rechutera ».
Dans ce contexte, l’économiste s’inquiète de la faible disponibilité des remèdes qui pourraient être administrés à l’économie mondiale, au cas où une nouvelle crise se produirait.
« Les taux d'intérêt demeurant inhabituellement faibles et les bilans des banques, enflés comme jamais, il reste peu de traitements à disposition pour aider le patient à se rétablir, ou le soigner s'il rechute », prévient-il.
La Zambie est particulièrement bien placée.
Un rapport de 2017 du Fonds monétaire international note que «la Zambie est exposée à un risque élevé de surendettement». Cela indique la nécessité d'une approche prudente pour éviter le risque d'imposition de politiques économiques et d'austérité sévères qui ne serviront pas les intérêts des pauvres et ceux des capitalistes vautours qui exploitent des pays en difficulté tels que la Zambie.
Ce n'est pas une nouvelle situation pour le pays. Au début des années 1980, le pays, soucieux de sa dette extérieure, commença à céder à une série de politiques d'austérité imposées par le FMI et la Banque mondiale, qui réduisirent les dépenses publiques d'aide sociale aux pauvres, comme la farine de maïs. un aliment de base.
Ces coupures, qui ont eu lieu dans le contexte d’une nouvelle épidémie de VIH / sida, ont entraîné une baisse significative de l’espérance de vie, les populations ayant du mal à subvenir à leurs besoins nutritionnels. Ces facteurs combinés ont entraîné une baisse significative de l’espérance de vie dans le pays et une crise nationale des orphelins.
Pire encore, à partir des années 1990, les privatisations rapides et obscures des secteurs clés de l’économie nationale, comme les mines (qui font également partie des politiques précédentes du FMI et de la Banque mondiale) ont entraîné la désindustrialisation du secteur industriel naissant et de plus des deux tiers des populations qualifiées du pays. Ces politiques ont décimé le secteur des compétences du pays et ont tué des secteurs productifs de l’économie, dans la mesure où ils étaient dirigés vers un secteur spéculatif plutôt que productif.