(BFM Bourse) - Le spécialiste des paiements est porté par la potentielle vente de la société dubaïote Network international. L'opération pourrait se concrétiser avec une généreuse prime par rapport au cours de Bourse.
Dans le secteur des paiements, il arrive souvent qu'une transaction connexe permette de dynamiser le cours de Bourse des grands acteurs. Le cas échéant ce lundi avec Worldline. L'ex-filiale d'Atos évolue en hausse de plus de 3,4%, vers 15h, signant la plus forte progression du CAC 40, après avoir atteint une pointe à +5%. La société dirigée par Gilles Grapinet n'est pas la seule à réagir puisque son comparable italien Nexi avance de 2,7% à Milan.
Le secteur est porté par l'annonce de la société dubaïote Network International. Fondée en 1994, cette entreprise des Emirats arabes unis fournit des services de paiements au Moyen-Orient et en Afrique dans une cinquantaine de pays. Elle est cotée à la Bourse de Londres et s'adjuge d'ailleurs près de 19% ce lundi sur la place londonienne, à 360 pence l'action.
Une prime de 60%
Ce groupe de paiements avait indiqué jeudi dernier mener des discussions en vue d'un potentiel rachat par les fonds CVC Capital Partners et Francisco Partners Funds. Ce lundi, la société a précisé que la proposition soumise par ce consortium la valorisait à 387 pence par action, prix que son conseil d'administration a jugé satisfaisant.
Ce montant laisse apparaître une généreuse prime sur la cible. Avant que Network International indique l'état des discussions avec les deux fonds, son action évoluait atour de 240 pence. Les acquéreurs sont donc prêts à consentir une prime de 60% par rapport à ce cours. Même s'il convient de souligner que l'action Network International évoluait au-dessus des 400 pence il y a encore deux ans.
"Cette généreuse prime souligne la faiblesse de la valorisation du secteur des paiements et réveille les cours de Worldline et de Nexi", estime un analyste.
Les peurs du marché
Les acteurs traditionnels du secteur des paiements ont subi depuis la seconde partie de 2021 un important mouvement de "derating" (une dépréciation des multiples de valorisation). En clair, l'idée que ces groupes traditionnels allaient subir une concurrence de plus en plus féroce de la part des acteurs récents et innovants (le néerlandais Adyen, l'américain Stripe) s'est imposée dans l'esprit des investisseurs.
Le marché a ainsi redouté que ces groupes "historiques" perdent des parts de marchés et voient ainsi leur croissance s'effondrer. Mais "cela ne s'est jamais produit, et ne s'est pas vérifié par les chiffres alors qu'une société comme Stripe n'est même pas rentable au niveau de l'Ebitda [le résultat brut d'exploitation, NDLR]", poursuit l'analyste précédemment cité.
En novembre Stripe avait été contraint d'annoncer environ 1.000 suppressions de postes, correspondant à environ 14% de ses effectifs. Les frères Collison, fondateurs de l'entreprise, avaient alors reconnu qu'ils s'étaient montrés trop optimistes concernant les conditions macroéconomiques.
De son côté Worldline a dégagé un bénéfice de 300 millions d'euros l'an passé tandis que sa croissance s'est inscrite à 10,7% en données comparables.
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