par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Après une année marquée par une importante modification de son portefeuille, Wendel a vu son résultat net plus que doubler en 2007, à la faveur d'une importante plus-value, et a rassuré le marché sur les modalités de son investissement dans Saint-Gobain.
Le résultat net part du groupe a atteint 879 millions d'euros, contre 365 millions un an auparavant, après un élément exceptionnel de 486 millions d'euros, intégrant notamment la plus-value de dilution réalisée sur les titres Bureau Veritas lors de son introduction en Bourse.
Le résultat net des activités des sociétés dans lesquelles Wendel détient des participations est ressorti à 408 millions d'euros, en hausse de 13%.
En 2007, Wendel a mis en Bourse Bureau Veritas, dont il conserve environ 63%, a cédé ses 2,4% dans Neuf Cegetel et est entré au capital de Saint-Gobain.
Interrogé sur l'évolution du marché du capital investissement, asséché par la crise du crédit, Jean-Bernard Lafonta, président du directoire, s'est voulu rassurant.
"Il faudra attendre quelques trimestres avant la réouverture du marché du 'private equity'", a-t-il dit, en marge d'une conférence consacrée aux résultats annuels de la société.
"Nous avons un bilan liquide, dans des marchés incertains (...) Notre trésorerie disponible est à un niveau jamais atteint (...) Quand nous aurons un retour à la normale (des conditions de crédit), nous retrouverons un marché très attractif", a-t-il prédit.
Malmené en Bourse par la baisse de la valorisation des sociétés détenues en portefeuille - la valeur a cédé 12% en 2007 et 23% depuis le début de l'année - le titre s'offre un rebond jeudi.
MODALITÉS JUGÉES RASSURANTES
Vers 17h00, il avance de 4,3% à 79,39 euros à la Bourse de Paris, à la faveur surtout des indications données par la société sur les modalités du financement de son investissement dans Saint-Gobain, jugées rassurantes.
Wendel, qui a annoncé mercredi soir être monté à 20,6% du capital du groupe de matériaux de construction, a précisé avoir acquis des protections contre la baisse du titre, portant sur environ 40% de son investissement.
"Ce qui intéresse les analystes, c'est surtout le financement de l'investissement dans Saint-Gobain", a commenté l'un d'entre eux. "La protection prise contre la baisse du titre a rassuré le marché (...) Ils minimisent leurs appels de marge", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le niveau du prix d'exercice des options, Jean-Bernard Lafonta a botté en touche, compte tenu, a-t-il dit, de l'intérêt porté par les hedge funds à ce type d'information.
Depuis l'entrée de Wendel dans Saint-Gobain, le titre du groupe de matériaux de construction a perdu 28%, alors que l'indice du secteur a cédé 16%.
La notation de solidité financière de Wendel a été abaissée, fin janvier, par l'agence S&P de BBB/A-2 à BBB-/A-3, qui a placé ses notes sous surveillance avec implication négative en raison de la baisse du cours de Bourse de ses participations, principalement celle de Saint-Gobain.
Wendel a précisé disposer, au 26 mars, "libres de nantissement", de 1,3 milliard d'euros de trésorerie et de 3,3 milliards d'euros d'actifs cotés hors Saint-Gobain, ainsi que d'un crédit syndiqué à cinq ans de 1,25 milliard d'euros non utilisé.
Il a également indiqué que ses échéances obligataires s'étalaient entre 2011 et 2017.
Voulant profiter de l'affaiblissement du cours de Bourse de la société, Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance, a annoncé que la holding familiale entendait se renforcer dans le capital de Wendel.
"L'affaiblissement du cours (de Bourse) justifie un renforcement de la position du groupe familial", a-t-il déclaré. Plus de détails
Jean-Bernard Lafonta, qui n'a pas exclu que Wendel vende sa participation dans Editis et Stallergènes , a démenti des informations de presse prêtant à KKR l'intention de sortir de Legrand, dont il est actionnaire à 30%, comme Wendel. "Chacun fait son miel comme il peut", a-t-il ironisé, évoquant de "fausses rumeurs récurrentes".
Pascale Denis
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