PARIS (Reuters) - Le président du directoire de Wendel Investissements se félicite du soutien des actionnaires de Wendel, exprimé lors de l'assemblée générale de la société, durant laquelle une administratrice de la SLPS a exposé les motifs de sa plainte déposée pour "abus de biens sociaux et recel".

"Sophie Boegner (administratrice de la SLPS) s'est exprimée et elle n'a été suivie par aucun autre actionnaire (...) Nos actionnaires se sont exprimés et ont marqué leur soutien (à la direction de Wendel)", a déclaré à Reuters Jean-Bernard Lafonta.

Lundi, l'administratrice de la SLPS, holding familial contrôlant 36% de Wendel, a pris la parole pour exposer ses griefs à l'encontre de l'équipe dirigeante de la société d'investissement.

Sophie Boegner conteste le montage financier ayant abouti à la simplification des structures de contrôle de Wendel et à l'acquisition, en mai 2007, par une quinzaine de dirigeants, de 4,5% du capital de la société pour un montant équivalant alors à plus de 320 millions d'euros.

Elle juge que ce montage a lésé tant les actionnaires de Wendel que les intérêts financiers des héritiers Wendel.

Elle estime que les modalités des opérations d'intéressement des dirigeants de Wendel - qui se sont déroulées entre 2004 et 2007 - ont été modifiées au fil du temps et sont passées par une sous-évaluation de la Solfur, filiale à 100% de Wendel Investissement rachetée par le management de Wendel regroupé dans une société baptisée Compagnie de l'Audon.

Outre un prix d'achat jugé "anormalement bas", elle dénonce aussi un manque de transparence dans la mise en place de ces opérations.

"Le contrat d'option n'a pas été modifié. Ce qu'elle dit est faux. Elle porte des accusations non fondées et diffame gravement les dirigeants d'une société cotée (?) Mais je ne polémiquerai pas avec elle et aucun actionnaire ne l'a d'ailleurs souhaité", a déclaré Jean-Bernard Lafonta.

CAPITALISATION BOURSIERE

"Nos actionnaires comprennent ce que nous faisons et savent ce qui a été fait", a-t-il indiqué, évoquant la progression de la capitalisation boursière de Wendel, "passée de un à cinq milliards d'euros entre 2003 et 2008".

"Ils trouvent bien que le management soit associé. Nous avons acheté des titres à 40 euros et le cours de Bourse s'est significativement apprécié depuis", a précisé Jean-Bernard Lafonta, ajoutant que les procédures de débouclage était "parfaitement connues et approuvées par les actionnaires".

Le président du directoire de Wendel a estimé que, sur le fond, la réponse avait été apportée lors de l'assemblée par le président du comité d'audit, qui a indiqué que l'opération de cession de Solfur avait été déclarée "au juste prix" par un expert indépendant (Associés en Finance).

"Je considère que le soutien très fort des actionnaires montre que Wendel est en ordre de marche (...) La justice rendra ses conclusions", a ajouté Jean-Bernard Lafonta.

Les résolutions proposées au vote des actionnaires ont été approuvées par 98% des 65% des voix représentées.

Durant l'assemblée, les déclarations de Sophie Boegner ont été accueillies à la fois par des "bravos" et des huées, mais ont suscité peu de questions dans la salle.

Un actionnaire, évoquant la question de la rémunération des dirigeants, a toutefois demandé si "trop ce n'est pas trop ?".

"Tout est question d'appréciation et du milieu sociétal et politique dans lequel on se trouve", lui a répondu Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance de Wendel et président de la SLPS.

Interrogée par Reuters la semaine dernière, Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires, avait estimé que ces questions devaient être débattues "au départ et non à l'arrivée".

Proxinvest, société de conseil aux investisseurs pour le vote en assemblée, avait quant à elle pris position contre les conventions portant sur la simplification des structures de holding de Wendel, estimant, selon son dirigeant, qu'elles "n'étaient pas tout à fait proportionnées".

Pascale Denis Le président du directoire de Wendel Investissements Jean-Bernard Lafonta (à gauche d'Ernest-Antoine Seillière) se félicite du soutien des actionnaires de Wendel, exprimé lors de l'assemblée générale de la société, durant laquelle une administratrice de la SLPS a exposé les motifs de sa plainte déposée pour "abus de biens sociaux et recel". /Photo prise le 9 juin 2008/REUTERS/Benoît Tessier

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