par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - La SLPS, holding familiale qui contrôle 36% de Wendel Investissement, entend resserrer les rangs et peser davantage sur la stratégie de la société d'investissement.

Lors d'une réunion des actionnaires familiaux qualifiée de calme, mercredi soir, le nouveau président de la SLSP, François de Wendel, a fait un certain nombre de propositions destinées à améliorer à la fois le fonctionnement de SLPS et à mieux assurer son rôle d'actionnaire de référence de Wendel, a déclaré un porte-parole de la holding familiale.

Des réunions d'informations régulières ont notamment été proposées, avec les administrateurs ainsi qu'avec les responsables des entreprises dans lesquelles Wendel a des prises de participation.

François de Wendel a pris la tête de la Société lorraine de Participations sidérurgiques (SLPS) en octobre dernier en remplacement d'Ernest-Antoine Seillière, qui cumulait jusqu'alors sa fonction à la tête de la SLPS avec celle de président du conseil de surveillance de Wendel.

Le nouveau président de la holding familiale souhaite aussi qu'à terme, les six membres familiaux du conseil de Wendel soient aussi membres du conseil de la SLPS.

La SLPS souhaite également rétablir une cohésion familiale mise à mal par l'effondrement boursier de Wendel - le titre a perdu 65% de sa valeur depuis janvier, plombé notamment par sa participation d'environ 21% dans Saint-Gobain, acquise à partir de l'automne 2007 - et par la fronde d'un de ses membres, Sophie Boegner.

MONTAGE

Administratrice de la holding et cousine d'Ernest-Antoine Seillière, Sophie Boegner a été révoquée du conseil en juin dernier pour avoir contesté en justice un montage financier ayant abouti à la simplification des structures de contrôle de Wendel.

Lors de la réunion de mercredi soir, Sophie Boegner a lu un courrier qu'elle avait envoyé à François de Wendel, le 20 novembre, dans lequel plusieurs actionnaires expriment leurs inquiétudes sur la gestion du management de Wendel et souhaitent que la holding familiale "reprenne la main" sur la société d'investissement.

Ils réclament aussi la restitution, par le management, d'actions et d'options de ventes détenues par les dirigeants de Wendel, ainsi que l'annulation du plan d'intéressement 2007-2012 qui a pour effet, selon eux, de diluer les actionnaires familiaux.

Pendant la réunion de mercredi soir, "il y a eu beaucoup de questions sur la gouvernance de la SLPS à l'égard de Wendel (...) Des inquiétudes se sont aussi exprimées sur l'investissement dans Saint-Gobain et sur l'absence d'information des actionnaires de la SLPS sur cette décision stratégique", a déclaré à Reuters un actionnaire familial.

Des questions ont également été posées sur les actions judiciaires en cours, auxquelles François de Wendel n'a pas voulu répondre.

Le montage financier contesté par Sophie Boegener s'était soldé par l'acquisition, en mai 2007, par une quinzaine de dirigeants de Wendel, d'une participation de 4,5% du capital de la société pour un montant équivalent, alors, à plus de 320 millions d'euros.

Selon elle, les opérations financières incriminées ont été réalisées dans une opacité organisée et au détriment à la fois des actionnaires et des intérêts financiers du groupe, ce que conteste le management de Wendel.

Après le dépôt, par Sophie Boegner, d'une plainte avec constitution de partie civile, une information judiciaire pour "abus de bien sociaux" et "recel d'abus de biens sociaux" a été ouverte à la mi-novembre.

Pour sa part, Ernest-Antoine Seillière a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.

Le mandat du président du patronat européen, ancien patron du Medef, à la présidence du conseil de surveillance de Wendel arrive à échéance en juin 2009 et Ernest-Antoine Seillière a affirmé à plusieurs reprises qu'il entendait demander son renouvellement.

Jean-Bernard Lafonta, président du directoire de Wendel, qui a également fait l'objet de rumeurs de départ, a lui aussi assuré qu'il n'entendait pas quitter ses fonctions.

La SLPS regroupe quelque 900 actionnaires descendants de la dynastie de maîtres de forges fondée par Jean-Martin Wendel au début du 18e siècle.

Édité par Jacques Poznanski

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