par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Après sept années passées chez Wendel, Jean-Bernard Lafonta a défendu jeudi son bilan à la tête de la société d'investissement qu'il quitte sous la pression d'actionnaires de la holding de la famille Wendel.
Wendel a vu son résultat net chuter en 2008, en ligne avec les attentes des analystes, après une lourde dépréciation sur sa participation dans Saint-Gobain.
Le résultat net part du groupe est tombé à 158 millions d'euros en 2008, contre 879 millions un an auparavant (où il avait bénéficié d'importantes plus-values de cession avec l'introduction en Bourse de Bureau Veritas), impacté par 831 millions d'euros de dépréciations d'actifs, dont 447 millions d'euros sur l'investissement réalisé dans Saint-Gobain dont la valeur a plongé de 48% l'an dernier.
Le résultat net des activités de ses sociétés (part du groupe) a quant à lui progressé de 10% à 395 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires en hausse de 15% à 5.412 millions d'euros.
"Le cours de Wendel aujourd'hui est revenu, comme le CAC, au niveau auquel il était quand j'ai rejoint Wendel, en 2002 (...) Il s'agit d'une performance relative de qualité, sans parler du très gros travail de transformation que nous avons réalisé", a déclaré jeudi Jean-Bernard Lafonta, visiblement ému, lors d'une conférence de presse.
DISTRIBUTION AUX ACTIONNAIRES
Il a également indiqué avoir distribué, depuis sept ans, 1,7 milliard d'euros à ses actionnaires, sous forme de dividende ou de rachats d'actions.
L'actif net réévalué du groupe, plombé par l'effondrement des valorisations boursières, est revenu à 22 euros par action à la fin 2008, contre 80 euros à la fin août.
"La valeur latente supplémentaire si l'on tient compte de la valeur de la dette obligataire de la holding serait de 22 euros", a-t-il tenu à ajouter.
Dans un contexte de crise financière et économique aiguë, Wendel a renoncé à ses objectifs de long terme (il s'était fixé, fin 2006, un objectif de parvenir en 2012 à un ANR de 200 euros et une croissance du dividende de 15% par an sur la période), pour se concentrer sur les années 2009-2010.
"Notre objectif pour ces années, c'est de jouer notre rôle d'actionnaire de référence, de soutenir les plans d'adaptation de nos sociétés, qui vont s'amplifier", a poursuivi le président du directoire, faisant allusion aux programmes de réduction de coûts qui seraient poursuivis cette année.
Il a estimé que les sociétés du groupe disposaient de "fortes positions" dans leurs marchés respectifs et qu'elles avaient entamé de "très importants plans d'adaptation" de leurs coûts, ayant totalisé 1,3 milliard d'euros en 2008 et s'élevant à 1,5 milliard supplémentaires en 2009.
"Ces mesures ont été prises pour que les sociétés puissent, le moment venu, sortir de la crise avec une valeur supérieure à celle qu'elles avaient avant la crise".
Il a assuré que toutes les sociétés du groupe respectaient leurs "covenants" bancaires (clauses attachées aux contrats de prêts) à la fin 2008.
Pressé de questions concernant la situation, à la fin mars 2009, de Materis et Stahl - deux sociétés qui ont fait l'objet de rumeurs de grandes difficultés financières - il a indiqué qu'elles avaient besoin de flexibilité financière additionnelle et que des négociations avec leurs banques pourraient être engagées, laissant supposer que leurs covenants bancaires pourraient être brisés.
Détaillant la structure financière de Wendel, Jean-Bernard Lafonta a affirmé que le groupe disposait d'un "bilan solide" lui donnant "la capacité de faire face à une nouvelle baisse des marchés" et lui permettant de saisir des "opportunités importantes".
La dette obligataire de Wendel (avec recours sur la holding) totalisait 2,7 milliards d'euros à la fin 2008, avec une majeure partie d'échéances pour les années 2014-2017. Ses liquidités disponibles étaient de 1,9 milliard.
Jean-Bernard Lafonta a laissé entendre que le groupe pourrait utiliser sa trésorerie à des rachats de dette et aussi, le moment venu, à des rachats d'actifs décotés.
Il a précisé qu'il quittait Wendel sans "parachute doré" et qu'il détenait 1,8% du capital du groupe.
Edité par Jacques Poznanski
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