PARIS (Reuters) - Des actionnaires de la SLPS, la holding familiale de contrôle de Wendel, réclament le départ de l'équipe dirigeante de la société d'investissement et souhaitent convoquer au plus tôt une assemblée extraordinaire de la holding.
Dans un courrier adressé à la mi-mars au président de la Société Lorraine de Participations Sidérurgiques, François de Wendel, plus de 40 actionnaires familiaux demandent la convocation d'une assemblée ayant pour objet le vote, à bulletin secret, d'une résolution sur le départ de l'équipe dirigeante et sur une réforme de la gouvernance de la holding, a-t-on déclaré à Reuters de source proche du dossier.
L'existence de ce courrier a été révélée ce week-end par le Journal du Dimanche.
La SLPS, qui compte environ 950 actionnaires familiaux, contrôle 35,6% du capital et 46,3% des droits de vote de Wendel.
Elle détient six sièges sur 11 au conseil de surveillance de la société, présidé par Ernest-Antoine Seillière qui cumulait cette fonction, jusqu'en octobre dernier, avec celle de président de la SLPS.
Les signataires de ce courrier, regroupés autour de Sophie Boegner, ex-administratrice de la SLPS, estiment disposer des 5% des voix réglementaires qui leur permettent de convoquer une assemblée extraordinaire de la holding.
Si leur demande n'était pas entendue, un recours serait déposé devant le tribunal de commerce "qui se chargera de la vérification du seuil réglementaire", a-t-on ajouté de même source.
Ils souhaitent que cette AG soit organisée au moins un mois avant celle de Wendel, prévue le 5 juin.
"PRINCIPE DE RESPONSABILITÉ"
Le président de la SLPS, François de Wendel, qui a succédé à Ernest-Antoine Seillière, n'aurait pas exclu, selon le JDD, lors d'une récente réunion d'actionnaires, un possible départ de l'équipe de management de Wendel, dirigée par Jean-Bernard Lafonta.
"François de Wendel a invoqué un principe de réalité, parlant du dividende qui serait versé aux actionnaires, et aussi un principe de responsabilité, selon lequel si les dirigeants ont failli, ils doivent partir", a-t-on indiqué.
Personne n'était disponible lundi auprès de la SLPS ou de Wendel pour commenter ces informations.
Sophie Boegner, ancienne administratrice de la holding et cousine d'Ernest-Antoine Seillière, a été révoquée du conseil en juin 2008 pour avoir contesté en justice un montage financier simplifiant les structures de contrôle de Wendel et ayant abouti à l'acquisition, en mai 2008 par une quinzaine de ses dirigeants, d'une participation de 4,5% du capital de la société pour un montant équivalent, alors, à plus de 320 millions d'euros.
La plainte déposée est actuellement en cours d'instruction.
Certains actionnaires contestent aussi les choix stratégiques de la direction de Wendel, notamment son investissement dans Saint-Gobain, et plaident pour une refonte des relations entre la SLPS et la direction de Wendel.
"Même si cette demande émane d'un nombre limité d'actionnaires, une AG les obligerait à donner leur avis sur l'équipe de direction", soulignent les analystes d'Oddo, pour qui "cette période d'incertitude devrait peser sur le titre à court terme".
Wendel doit publier ses résultats annuels ce vendredi.
Le titre, qui a fini à 20,27 euros (+4,14%) lundi à la Bourse de Paris, a perdu 42,3% depuis le début de l'année, plombé notamment par sa participation dans Saint-Gobain acquise à partir de l'automne 2007.
La dette du groupe a été dégradée à l'automne dernier en catégorie "spéculative" (junk bonds) par Standard & Poor's, qui a cependant estimé que la situation de liquidité du groupe demeurait solide grâce à une maturité de dette élevée et à une importante trésorerie.
La valeur avait touché le plus bas le 10 mars à 14,88 euros et a repris, depuis, plus de 37%, en ligne avec les soubresauts des valeurs financières.
Pascale Denis, édité par Jacques Poznanski
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