(BFM Bourse) - Il n'est finalement pas surprenant de voir Veolia Environnement occuper la place de lanterne rouge de l'indice CAC 40 pour 2011 (-61%). Le secteur des « utilities » (services aux collectivités) a certes longtemps été considéré comme l'un des plus défensifs de la cote. Mais la crise de 2009 a changé la donne, et la récession qui se profile pour 2012 confirme ce changement de paradigme.

En cause : l'exposition à l'environnement macroéconomique de l'activité de traitement des déchets de groupes comme Veolia Environnement ou Suez Environnement. Le cas du premier des deux poids lourds français du secteur s'est trouvé aggravé par une situation financière tendue, héritée de son ancienne maison mère Vivendi lors des années Messier, et entretenue par la politique de croissance externe active d'Henri Proglio (PDG du groupe jusqu'en 2010).

Prenant acte des défis qui attendent la société pour les prochaines années, Antoine Frérot, le nouveau patron (depuis un an) du groupe, a présenté ce mois-ci un vaste plan d'action prévoyant l'accélération des cessions et le renforcement des économies de coûts. Le désengagement de l'activité transport est programmé.

Pour la période 2012-2013, Veolia Environnement vise des cessions d'actifs pour 5 milliards d'euros, afin de réduire son endettement financier net en dessous de 12 milliards d'euros. Le groupe veut parallèlement réduire ses coûts d'exploitation bruts de 220 millions d'euros et nets de 120 millions d'euros (en 2013).

Mais, après deux avertissements sur ses objectifs de 2011 qui ont plombé la crédibilité du groupe, la confiance des investisseurs sera difficile à regagner. « Nous estimons qu'à court terme la visibilité est limitée, qu'il s'agisse de la mise en place de sa nouvelle stratégie ou de l'évolution de ses résultats », soulignait ainsi Oddo Securities il y a quinze jours. De l'avis du broker, « la visibilité sur les résultats 2012-13 est faible surtout que Veolia n'a pas voulu prendre le risque de donner d'objectifs de résultats sur cette période ».