(BFM Bourse) - Le spécialiste de la fabrication des tubes sans soudure a indiqué ce mardi en amont d'une journée dédiée aux investisseurs qu'il pourrait reprendre le versement d'un coupon dès lors qu'il sera désendetté, en 2025 normalement. Le groupe dévoile également ses ambitions dans les nouvelles énergies.

Vallourec revient de loin. Plombé par des années de sous-investissements dans l'exploration de pétrole et gaz et par sa base de coûts, le spécialiste des tubes sans soudure pour l'oil&gas (pétrole et gaz) a dû mener de lourdes restructurations financières, dont la dernière en 2021.

Cette dernière opération s'était alors traduite par une augmentation de capital, des conversions de dette en capital et des abandons de créances. Fortement dilutive pour ses porteurs, elle a conduit le fonds d'investissement Apollo à devenir le plus important actionnaire de la société.

Le groupe a toutefois redressé la barre, notamment depuis l'arrivée à ses commandes, début 2022, de Philippe Guillemot. Le groupe a renoué avec une génération de trésorerie positive au quatrième trimestre 2022, et a plus récemment relevé en juillet ses objectifs pour l'exercice 2023 grâce à des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre. Si l'action reste en retrait cette année (-2%), il convient de souligner que Vallourec avait signé en 2022 la cinquième plus forte hausse du SBF 120 (+39%).

Le groupe a notamment bénéficié de prix de marché élevés pour ses produits. Mais cette relance s'est aussi faite au prix de décisions difficiles, comme la fermeture de sites en Allemagne avec un transfert progressif de la production vers le Brésil.

C'est pour faire un point sur cette transformation et cette restructuration que Vallourec organise une journée dédiée aux investisseurs ce mardi.

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Un dividende pour la première fois depuis 2015

En amont de cette journée, le groupe a d'ores et déjà officialisé une annonce que beaucoup pressentaient : le possible retour à un dividende.

Vallourec a confirmé vouloir atteindre une dette nette nulle d'ici à 2025, au plus tard. Si cette condition sine qua non est remplie, alors les actionnaires bénéficieront d'une redistribution.

"Le groupe s'attache à créer les conditions permettant à Vallourec de distribuer des dividendes potentiellement à partir de 2025. Vallourec ambitionne un ratio de retour sur investissement de 80% à 100% de sa génération de trésorerie globale , en ligne avec les ratios de distribution les plus élevés du secteur", a ainsi indiqué la société dans un communiqué. L'entreprise n'a plus versé de dividende depuis l'année 2015 au titre de l'exercice 2014.

Le "nouveau Vallourec" compte également améliorer sa performance et sa résistance aux cycles économiques. A titre illustratif, la société a effectué une simulation de ses résultats "en milieu de cycle" (soit lorsque la conjoncture ne se situe ni sur un point haut ni sur un point bas). Dans cette simulation, son résultat brut d'exploitation (RBE) se situerait à environ 850 millions d'euros et son flux de trésorerie à 450 millions d'euros.

A titre de comparaison, en 2022, avec un environnement de prix particulièrement porteurs pour son segment "tubes", Vallourec avait dégagé un résultat brut d'exploitation de 715 millions d'euros et un décaissement de trésorerie de 216 millions d'euros. Précisons encore une fois qu'il s'agit d'une simulation effectuée par la société et non d'une prévision.

L'action baisse

Concernant, justement, ses perspectives, Vallourec a réitéré ses objectifs pour l'exercice 2023, à savoir un RBE (Résultat brut d'exploitation) compris entre 950 millions d'euros et 1,1 milliard d'euros, un flux de trésorerie positif sur le second semestre et une poursuite de la réduction de la dette, toujours sur la seconde partie de l'année.

Pour revenir sur la stratégie de Vallourec, la société compte également opérer une montée en gamme de ses produits en Chine, confirmant la stratégie de la direction du groupe qui privilégie la valeur aux volumes.

"Les sous-investissements constatés au cours de la précédente décennie dans le secteur international de l’exploration et de la production de Pétrole et Gaz, associés aux perspectives de croissance continue de la demande mondiale, entraîneront une demande significative pour les activités historiques de Vallourec dans les années à venir", a également expliqué la société .

Point important dans un secteur parfois mal aimé des investisseurs car par essence dépendant d'énergies fossiles, Vallourec a livré ses ambitions dans les "énergies nouvelles" (géothermie, stockage d'hydrogène) comptant réaliser 10% à 15% de son RBE dans ce segment d'ici à 2030.

A la Bourse de Paris, le marché accueille sans grand entrain les annonces de la société. Le titre Vallourec abandonne ainsi de 0,9% à 12,18 euros.

Selon un analyste financier, le repli de l'action peut s'expliquer par le fait qu'"il n'y a pas de grande surprise" et que le groupe n'a pas donné d'informations sur le devenir d'une obligation à échéance 2026 d'un nominal de 1,023 milliard d'euros pour un lourd coupon de 8,5%. Or cette obligation "leur 'coûte au niveau des charges financières alors qu'elle est 'callable' (rachetable)", explique-t-il. Cette obligation avait été émise en juin 2021.