(BFM Bourse) - Si les résultats de Vallourec ont continué à s'améliorer au troisième trimestre, certains analystes ne sont pas convaincus que cela soit suffisant pour restituer au groupe une capacité durable de génération de trésorerie. D'où une vive correction vendredi du cours de Bourse.
Depuis son effondrement en novembre 2018 (avec un mouvement de baisse qui s'est prolongé jusqu'en février 2019, lorsque l'action est tombée sous 1,40 euro pour la première fois de son histoire), le cours de Vallourec reste sujet à de grosses variations, dans un sens ou dans l'autre selon la lecture que fait le marché des résultats trimestriels notamment.
Autant le point d'étape au premier trimestre et celui des six premiers mois avaient été salués en Bourse, autant la publication des résultats du troisième trimestre est mal accueillie. Le titre recule de 7,50% à 2,40 euros vers 11h45 vendredi, à mettre toutefois en perspective avec une envolée de 22% depuis le début du mois.
Le fournisseur de "solutions tubulaires premium", c'est-à-dire des matériels résistant à d'importantes contraintes équipant en particulier les puits de pétrole, a confirmé jeudi soir l'ensemble de ses objectifs pour 2019, à savoir "une forte croissance du résultat brut d’exploitation, avec au second semestre la confirmation de la génération de résultat brut d’exploitation réalisée au premier semestre", une poursuite de l'amélioration du besoins en fonds de roulement et des investissements de l'ordre de 180 millions d'euros. Comme anticipé dès le départ, le groupe resterait en outre dans la limite des ratios de crédit exigés par ses banques (un ratio de dette nette sur fonds propre ne dépassant pas 100%) au terme de l'exercice.
Une croissance qui ralentit dans le pétrole et le gaz
La réaffirmation de ces perspectives intervient alors que Vallourec a dégagé entre juillet et septembre un chiffre d'affaires de à 1,06 milliard d’euros, en hausse de 10% par rapport au troisième trimestre 2018 (+7% à taux de change constants).
Toutefois, dans le coeur d'activité pétrole et gaz/pétrochimie (plus de 70% des revenus), la progression a nettement ralenti à 7% (+4% à taux de change constants), alors qu'au premier semestre la croissance était de 14% (+12% à changes constants). Si la progression reste forte pour la zone Europe, Asie, Moyen-Orient et Afrique, le groupe indique que le chiffre d'affaires est désormais en recul en Amérique du Nord, sur fond de ralentissement en cours du marché onshore -le pétrole de schiste- aux États-Unis. En Amérique du Sud, le recul déjà perceptible au premier semestre s'est poursuivi en raison de la faiblesse des livraisons de produits tubulaires pour les exploitation au large. Sur cette zone, le groupe attend "un rebond de nos livraisons Pétrole et Gaz pour des projets offshore dans la dernière partie de l’année", rebond qui devrait ensuite "accélérer en 2020 grâce à une augmentation importante des forages d’exploration dans les gisements offshore en eaux profondes".
La dette se réduit un peu
Sur le trimestre écoulé, le groupe a en outre fortement amélioré son résultat brut d’exploitation à 84 millions d’euros, contre 43 millions d’euros au troisième trimestre 2018, tandis qu'il a réduit sa perte nette de -92 à -60 millions d'euros.
En termes de bilan, le groupe a bénéficié d'un flux de trésorerie disponible positif de 26 millions d’euros sur cette période (contre un décaissement de 153 millions d’euros un an auparavant) ce qui a contribué à une légère réduction de la dette nette à 2,1 milliards d'euros à fin septembre. La direction mise à nouveau sur un flux de trésorerie positif pour le quatrième trimestre.
Pour JPMorgan toutefois, le montant de la dette risque de demeurer à un niveau (trop) élevé en l'absence de nouvelles mesures permettant d'améliorer plus nettement la rentabilité.
Plan de restructuration en Allemagne
En marge de ce bilan chiffré, Vallourec a fait savoir que la hausse des tarifs douaniers appliqués par les autorités chinoises depuis juin 2019 à une part importante des tubes en acier fabriqués en Allemagne à destination du marché chinois de l’énergie électrique conventionnelle rendait peu probable l'hypothèse d'une cession de cette activité. Alors que les nouvelles initiatives annoncées en février 2019 pour accélérer le redressement sont en cours de déploiement, avec une réduction d'effectifs de près de 300 personnes outre-Rhin depuis le début de l'année, le groupe "évalue donc actuellement différents scénarios industriels et sociaux"...
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