par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - L'équipementier automobile français Valeo a présenté des objectifs financiers ambitieux, salués par le marché, mais est resté discret sur leur impact en termes d'emploi.

Valeo compte doubler son chiffre d'affaires à l'horizon 2020 avec sa nouvelle stratégie qui allie réorganisation et investissements dans la réduction des émissions de CO2 et les marchés émergents. Pour 2013, il vise un chiffre d'affaires de dix milliards d'euros et une marge opérationnelle de 6% à 7%.

L'équipementier a affiché en 2009 une marge de 1,8% et a déjà dit anticiper un quasi-doublement de ce taux cette année.

"Dans les prochaines années, deux grandes tendances devraient tirer la croissance mondiale du marché automobile: la baisse des émissions de CO2 et la forte croissance des marchés émergents", a souligné le directeur général de Valeo, Jacques Aschenbroich, dans un communiqué.

"En focalisant nos investissements sur ces deux axes, je suis convaincu que Valeo saura renouer avec la croissance organique et ainsi jouer un rôle actif dans la consolidation du secteur", a-t-il ajouté.

A la Bourse de Paris, l'action Valeo faisait un bond de 8,6% à 24,85 euros dans l'après-midi.

Le groupe, dans le rouge l'an dernier avec la crise du secteur, a néanmoins enregistré un résultat supérieur aux attentes sur le seul quatrième trimestre. Son chiffre d'affaires 2009 a baissé de 14% à 7,5 milliards d'euros.

Valeo compte doubler ce chiffre d'ici 2020. A l'horizon 2013, il veut multiplier par deux son chiffre d'affaires dans les technologies liées à la réduction des émissions de CO2 (baisse de la cylindrée et du poids des véhicules, hybridation et électrification des motorisations) pour le porter à un milliard d'euros, et vise un chiffre d'affaires de cinq milliards dans ce domaine à l'horizon 2020.

En ce qui concerne les pays émergents, Valeo compte maintenant leur consacrer plus de 60% de ses investissements. Il vise un CA d'un milliard d'euros en Chine et en Inde d'ici 2013, et de trois milliards à l'horizon 2020.

CROISSANCE EXTERNE POSSIBLE

La stratégie passe par une réorganisation autour de quatre grands pôles d'activité (Systèmes de confort et détection, systèmes de propulsion, systèmes thermiques et systèmes de visibilité) afin d'améliorer la rentabilité d'un groupe structuré jusque-là autour d'une dizaine de métiers.

Valeo prévoit aussi de réduire ses frais administratifs d'ici l'été 2011, mais il n'a pas dit de combien. Le dossier de la nouvelle organisation a été remis lundi au comité d'entreprise européen, qui se réunira à nouveau fin mars ou début avril pour évoquer le projet de la direction. Ses éventuelles implications en termes d'emploi - par exemple un plan de départs volontaires - n'ont pas été précisées.

Sur un an, entre novembre 2008 et fin décembre 2009, Valeo a réduit ses effectifs mondiaux de 9% pour les ramener à 52.000 personnes.

En France, 1.600 postes ont ainsi été supprimés.

Son concurrent Faurecia a supprimé 4.000 emplois en France entre juin 2008 et mars 2009 et a fermé 15 sites en un an dans le monde, surtout aux États-Unis.

Valeo vise une croissance organique supérieure à celle de la production automobile dans chacune des régions où il est présent, et si Jacques Aschenbroich avait insisté le mois dernier sur la croissance interne, il a précisé mercredi qu'il étudierait aussi des opportunités de croissance externe, notamment dans la baisse des émissions de CO2.

"Si la consolidation du secteur venait à se confirmer, Valeo compte s'y positionner activement comme consolidateur", peut-on lire dans le communiqué.

Valeo compte abaisser son point mort à un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros et porter la rentabilité des capitaux employés (ROCE) à 30% en 2013.

Le groupe a pour principaux actionnaires le fonds d'investissement américain Pardus, avec près de 20% du capital, et le Fonds stratégique d'investissement (FSI) qui détient conjointement avec la Caisse des dépôts 8,33%.

Edité par Dominique Rodriguez

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